La littérature à l'épreuve du sourire : éléments pour une étude de l'humour noir au XXe siècle
Auteur / Autrice : | Isolde Lecostey |
Direction : | Jean-Marc Moura |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 26/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Myriam Boucharenc |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Moura, Myriam Boucharenc, Dominique Carlat, Rémi Astruc | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Carlat, Rémi Astruc |
Résumé
Cette thèse apporte des éléments de description et d’analyse du registre littéraire que constitue l’humour noir. Elle s’appuie sur les réflexions développées par André Breton dans son Anthologie de l’humour noir (1966), tout en les resituant au sein des théories surréalistes et en démontrant que l’auteur construit un registre parfaitement adapté à la défense de ses opinions sur l’art et la modernité. La sélection effectuée par l’Anthologie peut alors être abordée sous un nouvel angle et étudiée d’un point de vue littéraire : l’humour noir peut ainsi être défini comme un registre bipolaire, reposant sur la confrontation entre deux tendances, l’une herméneutique et l’autre terroriste, mais qui interrogent toutes deux la valeur des discours tenus sur le monde. Les manifestations littéraires de l’humour noir peuvent ainsi être analysées, de même que les évolutions que connaît le registre à la suite de la Seconde Guerre mondiale. L’humour noir gagne en effet en popularité au sein des médias et les auteurs qui vont avoir recours à ce registre vont prendre en compte sa proximité avec des genres littéraires peu légitimes. Ces évolutions du registre sont étudiées à travers les œuvres de trois auteurs : Joyce Mansour, Roland Topor et Jean-Pierre Martinet. Leurs récits reposent sur des procédés similaires qui visent dans l’ensemble à déstabiliser les schémas narratifs traditionnels. Ainsi, l’humour noir interroge le lecteur sur ses habitudes de lecture et rompt le contrat passé avec l’auteur afin de remettre en cause l’idée d’une communauté possible à travers le partage – inégal – d’une culture et d’une langue communes. L’humour noir postule ainsi l’existence d’une communauté introuvable par la littérature, au sein de récits qui revendiquent leur illégitimité.