Produire des valeurs scolaires dans toutes les classes ? : flux et fictions dans l'enseignement et les établissements
Auteur / Autrice : | Maxime Jouvenceau |
Direction : | François Vatin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 16/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France). Equipe (Nanterre) - Institutions et Dynamiques Historiques de l'Économie et de la Société |
Jury : | Président / Présidente : Christian Laval |
Examinateurs / Examinatrices : François Vatin, Christian Laval, Sandrine Garcia, Xavier Pons, Élisabeth Bautier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Garcia, Xavier Pons |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour objectif d’analyser les mécanismes qui organisent les flux des élèves et des étudiants dans le système scolaire français. La différenciation des carrières des élèves se fait essentiellement au lycée et a des conséquences en termes d’inégalités des apprentissages et d’orientation ultérieure dans l’enseignement supérieur. Les différences relatives aux apprentissages sont une des raisons de l’affaiblissement du contrat didactique entre les enseignants et les élèves. Les élèves qui fréquentent les segments les moins valorisés de l’enseignement secondaire sont conscients de leur situation de relégation et ont de faibles espérances scolaires. Ceux des meilleures séries de baccalauréat ont de fortes espérances car ils acquièrent des « valeurs scolaires » reconnues dans l’enseignement supérieur ou sur le marché du travail. L'existence d'un baccalauréat à statut unique, mais de fait organisé en séries différenciées permet une mobilité scolaire à la marge tout en produisant une insidieuse fiction d’égalité. En conséquence, la capacité de formation de l’organisation scolaire et son efficacité en termes d'apprentissage sont réduites. La focalisation sur l'unique question de l'inégalité scolaire apparaît in fine comme un obstacle à la bonne compréhension de ce qui se joue dans l'institution scolaire et à l'identification des mécanismes qui pourraient, ne serait-ce qu'à la marge, améliorer son fonctionnement pour tous. L'enjeu serait d'étudier les possibilités d'optimisation d'apprentissage de l'ensemble des élèves, quelles que soient leurs origines sociales et leurs parcours scolaires, soit de chercher à maximiser la production de « valeurs scolaires » pour tous.