La critique de la « société du Spectacle » à l’essai sur les scènes théâtrales de Berlin, Londres et Paris dans les années 2000 : spectacle dans le spectacle, la société spectaculaire et marchande au prisme du spectacle vivant
Auteur / Autrice : | Émilie Chehilita |
Direction : | Emmanuel Wallon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts du spectacle |
Date : | Soutenance le 16/10/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Triau |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Wallon, Christophe Triau, Bérénice Hamidi-Kim, Karel Vanhaesebrouck, Sophie Lucet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bérénice Hamidi-Kim, Karel Vanhaesebrouck |
Mots clés
Résumé
Cette thèse envisage la critique de la « société du Spectacle » (concept forgé dans l’essai éponyme de Guy Debord) telle qu’elle procède dans des œuvres du théâtre expérimental et sur les scènes de la performance au cours des années 2000 à Berlin, Londres et Paris. Les pièces étudiées recyclent des références empruntées aux médias de masse, souvent assimilés à des machines à aliéner le public. Le corpus regroupe aussi bien des auteurs et des metteurs en scène que des collectifs : Martin Crimp, David Ayala, Joël Jouanneau, Falk Richter, René Pollesch, Tom Kühnel, Katie Mitchell, le Collectif MxM (Cyril Teste), Forced Entertainment (Tim Etchells), Gob Squad et Superamas. L’approche pluridisciplinaire traite à la fois des composants dramaturgiques et des considérants sociologiques de la représentation. D’une part, ce travail étudie la structuration des réseaux dans lesquels les artistes se rencontrent ou coopèrent. D’autre part, nous examinons tant l’organisation des différents éléments scéniques, parmi lesquels les caméras et les écrans tiennent une place importante, que la corporéité des interprètes ainsi que les modes de réception des spectateurs, entre autres par la mise en place d’une enquête. En trans-contextualisant leurs sources, les artistes instaurent des écarts et creusent de la distance à travers divers procédés : l’incorporation littérale, la citation, la parodie et le pastiche, mais aussi l’ironie et le ton cool fun. La dimension critique de ces œuvres ne s’exerce pas de manière frontale et n’est souvent pas même revendiquée. Loin de la rejeter en bloc, les auteurs et interprètes affectionnent certains objets de la culture des médias de masse. Pour mettre en branle leur fonction critique, ils se situent au cœur même de la « société du Spectacle » et de l’esprit du temps. Ainsi cette critique s’est déplacée de l’extérieur à l’intérieur du champ. Leur démarche mêlant le sérieux au ludique dénote une volonté de ne pas se désolidariser des spectateurs face auxquels ils veulent s’inscrire sur un pied d’égalité pour rendre le dialogue et parfois l’interaction possibles.