Thèse soutenue

Le romanesque paradoxal : formes et usages contemporains de l’esthétique romanesque chez Leslie Kaplan, Jean-Philippe Toussaint, Tanguy Viel et Christine Montalbetti (1982-2018)

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Auteur / Autrice : Morgane Kieffer
Direction : Dominique Viart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 12/10/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre) - Centre des Sciences des Littératures en Langue Française / CSLF
Jury : Président / Présidente : Nathalie Piégay
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Viart, Nathalie Piégay, Laurent Demanze, Tiphaine Samoyault, Frank Wagner
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Piégay, Laurent Demanze

Résumé

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Cette thèse s’attache à mettre au jour les formes et les usages du romanesque dans des fictions narratives écrites à partir de la fin du XXe siècle. Les œuvres de Jean-Philippe Toussaint et de Leslie Kaplan (venus à l’écriture autour des années 1980), et celles de Christine Montalbetti et de Tanguy Viel (dont les premières publications remontent au tournant des années 2000), me servent d’observatoire pour une ligne de force des écritures romanesques contemporaines. Celle-ci oscille entre une posture de réticence, face à l’esthétique romanesque mise à mal par les formalismes de la seconde moitié du XXe siècle mais aussi par toute une veine antiromanesque pluriséculaire, et un désir d’embrassement du romanesque, entendu comme répertoire narratif et imaginaire collectif. À partir de cette dynamique, l’étude dégage les modalités d’une présence indicielle du romanesque dans la production contemporaine, qui relève d’une écriture de la notation. Ce romanesque apparaît dès lors comme paradoxal sur trois niveaux : historique d’abord, puisqu’il ne cesse de redynamiser ses modalités d’écriture malgré des remises en question permanentes ; esthétique, puisqu’il s’affranchit de ses structures canoniques pour s’actualiser dans un rapport au lecteur fondé sur la reconnaissance et la familiarité ; axiologique et ontologique enfin, puisque l’imaginaire romanesque traditionnellement tourné vers une polarisation et une dramatisation extrêmes se trouve décentré, dans ces fictions, vers une attention au quotidien et au minuscule. Le romanesque devient ainsi un canal sensible qui informe les renouvellements contemporains de la mimésis, et fonde dans la fiction un espace d’empathie et de mise en circulation de l’expérience singulière.