Le petit monde du développement porté par les migrants : une sociologie de la reconnaissance des « associations de migrants » dans les arènes françaises de la coopération au développement (1981-2014)
Auteur / Autrice : | Claire Vincent |
Direction : | Stéphane Dufoix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 03/07/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Laëtitia Atlani-Duault |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Dufoix, Laëtitia Atlani-Duault, Thomas Lacroix, Jean-Baptiste Meyer, Sylvie Capitant, Johanna Siméant-Germanos | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas Lacroix, Jean-Baptiste Meyer |
Mots clés
Résumé
En croisant analyses d’archives, entretiens et observations ethnographiques, cette thèse fait le récit du processus de reconnaissance des associations de développement auto ou hétéro-désignées comme « de migrants » depuis 1981. Elle retrace dans un premier temps les étapes de l’élaboration, de l’expression, puis de l’audition d’une demande de reconnaissance et de participation aux arènes de la coopération française. Elle examine ensuite les conditions de la prise en main par une alliance institutionnelle et militante d’un nouveau problème public. Un cadre nouveau, celui du « développement porté par les migrants » prend place dans les arènes de la coopération dès 2002. Il se traduit par la fixation d’une grammaire de reconnaissance, de dispositifs d’appui, l’invention d’une nouvelle catégorie d’acteurs - les « OSIM » - et la création d’acteurs collectifs dédiés à leur représentation. Les luttes pour l’institutionnalisation de ce nouveau cadre sont analysées. Face à des logiques globales, nationales et locales hétéronomes, il négocie son autonomie en misant sur la décentralisation et l’adoption des normes technicienne et apolitiques dominantes. Enfin, ce travail analyse les conditions d’une parité de participation des associations de migrants aux arènes translocales de la coopération. En déconstruisant deux évidences politiques, militantes et savantes du « développement porté par les migrants » de l’action « locale » et du « lien communautaire », ce travail explore les rapports inégalitaires et ethnicisants dans les arènes de la coopération française et rend compte d’un « petit monde » caractérisé par un ordre de reconnaissance ambiguë et peu visible.