''Pousser au milieu des choses'' : sur l'actualité des philosophies de la nature face aux défis écologiques
Auteur / Autrice : | Andrea Lehner |
Direction : | Alain Milon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Esthétique |
Date : | Soutenance le 27/06/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Marc Perelman |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Milon, Marc Perelman, Manola Antonioli, Fabrice Flipo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Manola Antonioli |
Mots clés
Résumé
Cette thèse ambitionne de comprendre la dimension métaphysique de la crise écologique contemporaine. Pour ce faire, nous analysons d’abord ce que nous considérons comme les deux fondements métaphysiques de cette crise : d’une part l’éloignement progressif de la subjectivité vis à vis de la nature et d’autre part l’incapacité, après la révolution transcendantale kantienne, à penser la nature indépendamment de son rapport au sujet qui la pense. Nous signalons ce tournant transcendantal, où la nature est devenue une nature pour l’homme plutôt qu’une nature d’avant l’homme, comme le moment décisif de la séparation entre sujet et nature. Puis, nous examinons, à partir de la Naturphilosophie de Schelling et de l’ontologie de la nature du dernier Merleau-Ponty, les tentatives des philosophies de la nature de repenser le rapport entre sujet et nature, afin de sortir des impasses où la philosophie transcendantale avait mené. Enfin, nous esquissons, à partir des travaux de Whitehead, Simondon et Deleuze, une pensée non anthropocentrique et non-dualiste de la nature, où c’est la nature qui vient à la pensée plutôt que d’être subsumée sous les catégories a priori d’un sujet qui la déterminerait. Nous défendons l’idée qu’une telle pensée de la nature, en proposant un constructivisme respectueux qui « pousse au milieu des choses » (Deleuze), est susceptible d’être à la hauteur des défis écologiques actuels et du nécessaire tournant écologique de la pensée qui s’impose.