Thèse soutenue

La pensée politique de Pierre Clastres

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Auteur / Autrice : Clara Mogno
Direction : Judith RevelSandro Chignola
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 20/04/2018
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi (Padoue, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Haber
Examinateurs / Examinatrices : Judith Revel, Sandro Chignola, Stéphane Haber, Guillaume Le Blanc, Ilaria Possenti, Pierpaolo Cesaroni
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Le Blanc, Ilaria Possenti

Résumé

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Le travail que nous présentons ici se compose principalement de deux parties. En premier lieu, nous proposons un chemin de reconstruction et de problématisation de la pensée politique de Pierre Clastres, qui constitue le travail de thèse au sens propre ; en second lieu, une série de matériaux d’archive inédits (Appendice I) et de textes clastriens jamais traduits en langue italienne jusqu’à présent (Appendice II).La première partie, intitulée Il pensiero politico di Pierre Clastres (La pensée politique de Pierre Clastres), s’articule en trois chapitres, dont le premier consiste en une reconstruction de la trajectoire intellectuelle de l’auteur à travers sa mise en contexte par rapport aux débats politico-intellectuels parisiens des années 1960-1970. Ce travail historique nous a permis de mieux saisir la spécificité de la pensée clastrienne et les références, explicites et implicites, présentes dans ses textes. Nous avons analysé, notamment, ses rapports avec le PCF, avec les projets intellectuels et politiques de Socialisme ou barbarie et Libre, ses relations avec Claude Lévi-Strauss, Claude Lefort, Alfred Métraux et Lucien Sebag entre autres. Le deuxième chapitre, Contre, est dédié à l’analyse de la thèse clastrienne des sociétés primitives conçues comme des sociétés qui s’organisent contre l’apparition de l’État. Nous avons ici reconstruit la genèse de la proposition clastrienne, en étudiant en particulier son interprétation de la théorie échangiste proposée par Lévi-Strauss. En effet, c’est à partir d’une mise en question de l’échange au niveau de la chefferie et à la lumière de l’observation du phénomène guerrier que l’auteur a construit son anthropologie politique. Ensuite, nous avons essayé de problématiser la notion d’ « État » utilisée par Clastres dans la perspective de l’histoire conceptuelle (Begriffsgeschichte), en nous focalisant sur les théories du contractualisme et du pacte social propres à la tradition philosophique moderne.Le troisième et dernier chapitre est une reconstruction de la réception de la pensée clastrienne en philosophie politique contemporaine et en anthropologie. Nous avons analysé ici les dialogues de Clastres avec Deleuze, Guattari et Foucault d’une côté et, en suite, certaines reprises et critiques de ses thèses dans le débat contemporain. La deuxième partie rend compte des résultats du travail d’archive qui a été fait pendant les années de notre recherche. En Appendice I nous présentons des transcriptions des entretiens que nous avons consultés en format audio et vidéo à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) à la BnF (Bibliothèque Nationale de France). Ensuite, nous présentons une série de textes jamais traduits en italien, dont un certain nombre n’étaient même pas signalé par la bibliographie de référence (le Cahier Pierre Clastres, édité par Miguel Abensour et Anne Kupiec) ni par le catalogue du fond IMEC – comme, par exemple, l’entretien avec Raymond Bellour dans Le livre des autres.