Nature, culture, histoire : l’ontologie expressive de Maurice Merleau-Ponty
Auteur / Autrice : | Fabio Gianfrancesco |
Direction : | Judith Revel, Paolo Vinci |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 16/02/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Haber |
Examinateurs / Examinatrices : Judith Revel, Paolo Vinci, Stéphane Haber, Étienne Bimbenet, Luca Vanzago, Stefano Velotti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Bimbenet, Luca Vanzago |
Mots clés
Résumé
«Nous ne cessons pas de vivre dans le monde de la perception, mais nous le dépassons par la pensée critique, au point d’oublier la contribution qu’il apporte à notre idée du vrai». Avec cette phrase qui ouvre un texte auquel le philosophe confie un bilan des résultats de ses premiers travaux, Maurice Merleau-Ponty récapitule le problème fondamental dont toute sa réflexion restera marquée. Poussé, depuis le tout début de sa recherche, par l’intention de dépasser l’antinomie entre les perspectives, intellectualiste et empiriste, Merleau-Ponty fait appel à une philosophie capable de se tourner à nouveau vers le phénomène humain, de rendre compte de ses modalités d’existence et de l’explorer à nouveau au-delà de la distinction cartésienne entre âme et corps, en inaugurant ainsi une anthropologie philosophique comme propédeutique à une réforme épistémologique plus générale, capable de restituer à la philosophie même, sa fonction d’interrogation radicale de l’expérience concrète.Le but de notre recherche est de montrer comment cette exploration qui, au commencement trouve dans l’observation et dans la description de la perception son point de départ, tend toujours davantage vers une thématisation et une étude du problème de l’expression à travers lequel la réflexion merleau-pontienne évolue de la phenomenologie de la corporéité à la véritable ontologie du sensible.Tout d’abord explorée comme nécessaire corrélatif des manifestations perceptrices, l’expression devient progressivement objet d’une réflexion autonome et en même temps, le pivot méthodologique d’une trajectoire philosophique dans laquelle l’enquête anthropologique laisse graduellement le pas à une philosophie de la nature.On observera ainsi l’attestation d’une ontologie indirecte, capable de rendre compte de l’historicité de l’expérience et en vertu de laquelle repenser le rapport entre nature et culture, corps et langage. C’est-à-dire de reproposer le problème de la genèse du sens au sein d’une réhabilitation accomplie du sensible ainsi que le problème de l’émergence d’une philosophie comme ré-articulation d’une archéologie de la perception et d’une généalogie de la connaissance.