Thèse soutenue

De l'éversion : ou du renversement du rapport hiérarchique en anarchie : essai sur l’inversion des valeurs ou « négation de la négation » comme renversement entre conception et application depuis la théorie de l’englobement du contraire (hiérarchie) et son concept d’opposition asymétrique développés par Louis Dumont

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre-André Jarillot
Direction : Pierre-Philippe Rey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie et sociologie critiques du développement et des échanges
Date : Soutenance le 19/04/2018
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Charles Macdonald
Examinateurs / Examinatrices : Yannick Souladié
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Boccara

Résumé

FR  |  
EN

Si d’un côté, les sciences sociales peinent dans un grand dédale de complexités qu’elles n’ont ramené à aucune loi d’organisation claire, à aucun principe véritablement unificateur et que de l’autre on ne peut que constater l’évidente faiblesse conceptuelle de l’anarchisme, parent pauvre du marxisme, théoriquement un peu boiteux, mais compensant peut-être l’intelligence par la passion et la sincérité… Alors gageons que la combinaison de ces carences fasse la force d’une science véritablement anarchiste. Face à ce défit, la vérité est que la difficulté que rencontre les sciences sociales comme la pensée anarchiste est la même. D’évidence, ce dont elles pâtissent n’est autre que l’absence d’un paradigme. Mais quel paradigme proposer à une pensée qui refuse d’être conçue comme un monument théorique achevé et dont la réflexion n’aurait rien d’un système? Comment l’« Éversion », cette théorisation du bouleversement nietzschéen peut servir une mouvance libertaire réfractaire à toute métathéorie? La problématique est pourtant simple: on ne pourra se débarrasser du capitalisme sans se débarrasser de l’État, tout comme on ne pourra se débarrasser de l’État sans se débarrasser du patriarcat, et du patriarcat sans abattre les fondements du monothéisme. Or dans une théorie de l’éversion, la doctrine monothéisme qui prend sa source dans le mythe de la Genèse sacralise la domination masculine, la hiérarchie. Mais, si aucun langage n’est plus idéologiquement élaboré que le mythe alors c’est un mythe anarchiste qu’il nous faut élaborer. Un mythe scientifique avant tout mais surtout un mythe féminin puisqu’au pouvoir hiérarchique masculin s’oppose la puissance anarchique féminine. Cette puissance est celle de l’immanence: Un principe de justice contenu dans les choses elles-mêmes et qui se dégage tôt ou tard de leur cours naturels et du développement normal des conséquences. La normalité de ce développement des conséquences étant la complexité, c’est donc une modélisation de l’éversion comme processus immanental que je propose. L’Éversion est donc le récit de l’élaboration d’un mythe anarchiste qui repose sur une genèse féminine du monde et au-delà, des conditions d’une démarche scientifique pour y parvenir. Cette modélisation s’établit à partir de la méthode dialectique sur laquelle repose l’étude exégétique de la Genèse et de sa controverse, la « version de Ève ».