Thèse soutenue

« Simples militants » : sociologie comparée de l’engagement politique (FN, JC, UMP) en milieu populaire dans la France contemporaine

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Auteur / Autrice : Raphaël Challier
Direction : Michel Kokoreff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 26/11/2018
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris-GTM
Jury : Président / Présidente : Johanna Siméant-Germanos
Examinateurs / Examinatrices : Julian Mischi
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Béroud, Olivier Schwartz

Résumé

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La thèse étudie l'engagement de militants subalternes d'un point de vue politique (militants « de terrain ») et social (membres des classes populaires). Ces « simples militants », comme ils se désignent eux-mêmes, constituent des observateurs privilégiés des fractures entre les leaders politiques et les citoyens ordinaires. La thèse a consisté en l'ethnographie comparée des activités de militants (Front national, Jeunes communistes et Union pour un mouvement populaire) dans trois villes de banlieue parisienne et de Lorraine. L’observation de la vie militante ordinaire - réunions, distributions, collages, campagnes d’élections municipales – a été complétée par des entretiens et des comptages localisés. La thèse se divise en deux parties. La première se compose de trois chapitres d’analyse localisée du politique qui décrit le contexte socio-politique des engagements des enquêtés et les différences sociales au sein des collectifs observés. La seconde partie se découpe en deux chapitres comparatifs qui interrogent les tensions opposant la « tête » et la « base » des organisations étudiées en prêtant une attention particulière à restituer les dimensions de domination et d’autonomie qui caractérisent l'expérience des militants subalternes. En mettant en lien la construction des hiérarchies politiques avec les rapports de classe en milieu militant, la thèse invite à différencier l’étude des militantismes selon les milieux sociaux et à questionner le fonctionnement classiste des partis. Symétriquement, elle interroge les recompositions des classes populaires sous l'angle de leur rapport au politique, qui reflète des séparations culturelles persistantes avec les classes aisées.