Une renaissance contrariée : la politique publique du cinéma au tournant de la Ve République (1956-1965)
Auteur / Autrice : | Gaël Péton |
Direction : | Sylvie Lindeperg, Dimitri Vezyroglou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire du cinéma |
Date : | Soutenance le 09/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Le Forestier |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Lindeperg, Dimitri Vezyroglou, Roxane Hamery | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Martin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche questionne les incidences du rattachement du secteur du cinéma au ministère des Affaires culturelles au moment de l'avènement de la Ve République. Elle s'efforce de décrire l'oscillation permanente de l'administration d'André Malraux en la matière, partagée entre le souci de répondre avec exigence aux enjeux liés à la qualité de la production cinématographique, le besoin d'accorder le cinéma à la mission de prestige national et la nécessité d'élaborer une politique consensuelle en mesure de satisfaire les diverses parties prenantes de l'action publique. Sans nul doute ce dernier aspect s'avère essentiel pour asseoir son autorité au regard de l'instabilité gouvernementale qui a perduré longuement avant 1959 mais également en raison des bouleversements économiques, techniques et professionnels provoqués par l'apparition de la Nouvelle Vague. Bien que le modèle d'intervention français soit pleinement reconnu à l'échelle européenne sur ces années, certaines de ses orientations sont pourtant critiquées au plan national par une partie de la critique et des jeunes réalisateurs appartenant aux Cahiers du cinéma. La diversité des longs métrages soutenus par le système des avances sur recettes ne concorde pas avec l'exclusivité de la novation esthétique telle qu'elle a pu exister au temps du jury de la prime à la qualité de 1956 à 1960. La sélection nationale envoyée au Festival de Cannes est également peu goûtée en ce sens. La crise de fréquentation des salles de cinéma, laquelle perdure sur toute la période, accentue davantage ces crispations. Forcé de soumettre aux autorités gouvernementales un projet de rationalisation de l'ensemble de la filière, le Centre national de la cinématographie est en passe de limiter les possibilités d'existence des producteurs les plus modestes. Alors qu'une profonde stabilisation est parvenue à inscrire durablement l'intervention de l'État dans le domaine du cinéma, André Malraux s'apprête pourtant, à l'aube de la deuxième moitié des années 1960, à faire face à une contestation sans précédent de son action.