Thèse soutenue

La systématicité kantienne et le changement de la conception du langage autour de 1800
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Auteur / Autrice : François Ottmann
Direction : Bruno HaasPirmin Stekeler-Weithofer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 07/12/2018
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Institut für Philosophie (Leipzig, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Büttgen
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Haas, Pirmin Stekeler-Weithofer, Karin de Boer
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexander Schnell, Emmanuel Cattin

Résumé

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La philosophie critique de Kant entretient un rapport ambigu à la question du langage. Bien que le système critique ne semble pas contenir de théorie du langage à proprement parler, les effets du registre transcendantal sur la façon d’appréhender le langage en philosophie semblent aussi massifs que souterrains. Pour envisager ce paradoxe, une hypothèse nouvelle est formulée : la philosophie kantienne serait l’expression paradoxale mais particulièrement paradigmatique d’une crise du langage de grande ampleur observable en Allemagne autour de 1800. Ce n’est qu’en replaçant le système critique dans ce contexte de crise que l’on pourra saisir sa portée pour traiter des problèmes du langage. Cela engage paradoxalement à saisir les effets positifs de la mise entre parenthèses du langage. Pour cela, la philosophie critique est d’abord située dans la crise épistémologique de grande ampleur qui accompagne autant un changement de paradigme des théories du langage (de la grammaire générale à la grammaire comparée), que la naissance d’une linguistique « scientifique ». Elle est ensuite située dans un faisceau de symptômes convergeant vers une crise du langage étudiée successivement à travers les exemples des crises poétique, métacritique et de la crise de la langue philosophique. Ces deux contextualisations permettent de poser à nouveaux frais les raisons systématiques qui expliquent un tel travail souterrain du langage par la philosophie critique. La lecture du système kantien comme modélisation topique de la subjectivité permet alors de rendre compte du statut nouveau qu’acquiert le langage et en particulier l’idée de langue naturelle dans le sillage de la philosophie transcendantale.