Raison et empirisme chez David Hume
Auteur / Autrice : | Sophie Bergont |
Direction : | André Charrak |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 15/09/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) |
Laboratoire : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Jaffro |
Examinateurs / Examinatrices : André Charrak, Claire Etchegaray | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Gautier, Pierre-François Moreau |
Mots clés
Résumé
Il est courant de reconnaître en Hume un philosophe empiriste et un critique de la raison. Cette étude s’attache à examiner le lien unissant ces deux caractérisations, et à mettre en évidence le geste d’extension de l’empirisme par lequel, sous la plume de Hume, l’entendement en vient à être pensé selon un modèle empirico-sceptique. Contrairement à l’idée reçue qui voudrait que la théorie humienne de la raison s’énonce à l’encontre de conceptions «métaphysiques» ou «rationalistes» de cette dernière, il s’agit de montrer que c’est à des auteurs couramment désignés comme empiristes que Hume se confronte lorsqu’il prend la raison pour objet, en tant que ces auteurs seraient restés prisonniers d’une compréhension superficielle de l’expérience. En explorant différents champs (connaissance, passions, morale, histoire, sciences constituées, telle la mécanique), cette étude souligne que la critique humienne de la raison naît d’un approfondissement de l’empirisme, approfondissement qui vient interroger l’idée traditionnelle d’une continuité vis-à-vis des philosophes «empiristes» (notamment Locke et Hutcheson) et d’une mise à distance des auteurs «rationalistes» (notamment Leibniz et Malebranche). Ces positionnements à première vue surprenants s’enracinent dans une exigence d’analyse de l’expérience : c’est seulement en analysant l’expérience immédiate et ordinaire que nous faisons de notre raison qu’il est possible de parvenir à une juste idée de ses pouvoirs, et de poser à nouveaux frais la question de sa légitimité à gouverner notre croyance.