Métropoles diversifiées et entrepreneuriat innovant : le cas des États-Unis
Auteur / Autrice : | Sylvain Remy |
Direction : | Natacha Aveline-Dubach, Céline Vacchiani-Marcuzzo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 30/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Géographie-cités (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Pecqueur |
Examinateurs / Examinatrices : Natacha Aveline-Dubach, Céline Vacchiani-Marcuzzo, Denise Pumain | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Rozenblat, Olivier Bouba-Olga |
Mots clés
Résumé
Les économies de Jacobs représentent l’idée répandue que la diversité économique promeut le développement économique dans les villes. Dans les études des économies de Jacobs, le médiateur entre la diversité et le développement est presque toujours l’innovation, que stimule la diversité des connaissances. De plus, les mesures conventionnelles de cette innovation sont biaisées en faveur des grandes entreprises établies, ainsi que de la technologie matérialisée et de l’invention. Cependant, le rôle critique de l’entrepreneuriat dans le développement apparaît de plus en plus clairement. De plus, l’économie est de plus en plus mue par la connaissance et les services plutôt que par la technologie matérialisée, ce qui favorise des entreprises plus petites et plus entrepreneuriales. Étant donné l’importance économique de l’entrepreneuriat, l’étude de sa contribution à l’économie urbaine semble nettement insuffisante. Au contraire, selon Jane Jacobs, le moteur primaire du développement économique est l’entrepreneuriat innovant, que favorise la diversité des activités et non seulement des connaissances. Par suite, notre question de recherche est de savoir si la diversité économique promeut l’entrepreneuriat innovant dans les villes. Nous définissons l’entrepreneuriat innovant à la lumière de la recherche en gestion entrepreneuriale et dans le contexte de l’économie de la connaissance et des services. Nous reformulons les économies de Jacobs autour de l’entrepreneuriat innovant, que favorise la structure des activités locales plutôt que leur taille.Nous mesurons l’entrepreneuriat innovant sous la forme des naissances de nouveau siège d’entreprise dans la base de données Crunch Base de la création d’entreprise et du capital-risque, un indicateur qui corrige les biais des mesure conventionnelles. Nous observons une corrélation statistique fiable entre la diversité de secteurs découpés au niveau le plus fin et l’entrepreneuriat innovant dans l’ensemble des aires métropolitaines areas des États-Unis entre 1999 et 2016, en neutralisant la taille de l’emploi. Ce résultat corrobore l’existence d’économies de Jacobs, d’un point de vue qui adhère plus strictement à la thèse de Jacobs en 1969, mais qui n’en reste pas moins tout à fait inédit pour sa succession scientifique. Ce point de vue contribue aussi à rendre à l’entrepreneuriat sa place critique dans le développement urbain.