La Légion française des combattants : sociabilités ordinaires et engagements politiques dans la Révolution nationale (1940-1945)
Auteur / Autrice : | Anne-Sophie Anglaret |
Direction : | Alya Aglan, Nicolas Offenstadt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 11/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Claire Andrieu |
Examinateurs / Examinatrices : Alya Aglan, Nicolas Offenstadt, Gaël Eismann, Barbara Lambauer | |
Rapporteur / Rapporteuse : François Rouquet, Nicolas Mariot |
Mots clés
Résumé
Unique organisation de masse du régime de Vichy, la Légion française des combattants doit montrer le soutien des anciens combattants au maréchal Pétain et à la Révolution nationale. Au plus fort de son recrutement, elle rassemble près de 1 150 000 personnes en zone sud. Par le biais de méthodes quantitatives, en s’appuyant sur les propositions de la socio-histoire, cette thèse a pour objectif d’analyser les formes et les raisons du succès de l’organisation. La loi qui impose la dissolution des associations d’anciens combattants existantes fait face à certaines oppositions venues notamment des organisations de gauche. De fait, les cadres sont surtout issus de l’Union nationale des combattants et de partis situés à droite, notamment le Parti social français. Cette droitisation induit une baisse de recrutement par rapport au mouvement de l’entre-deux-guerres. En revanche, la proximité de l’idéologie vichyste et du discours combattant facilite la récupération, ce qui remet en question l’idée d’une imprégnation républicaine profonde de la société française. Toutefois, l’investissement dans l’organisation est à relativiser. La plupart des sections se montrent peu actives. Les adhésions massives perpétuent simplement des sociabilités existantes et ne peuvent être imputées à la popularité du chef de l’état. D’autres, généralement urbaines, sont plus dynamiques. Dans ces sections, situées notamment sur des terres d’élection du PSF, la loyauté affichée face au maréchal Pétain n’est pas séparable de la défense des thématiques politiques de la Révolution nationale. Elles déploient toute la gamme d’activités légionnaires, de l’action sociale à la participation au maintien de l’ordre. Pourtant, même ces sections sont confrontées au manque de prérogatives concédées par les pouvoirs publics. Ainsi la désaffection, d’ailleurs tardive, est causée autant par l’évolution du régime que par la déception de l’impuissance de l’organisation.