Thèse soutenue

Pour un nouveau regard : gestes documentaires de résistance au Maroc : des années 1960 à nos jours

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Auteur / Autrice : Marie Pierre-Bouthier
Direction : Sylvie Lindeperg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du cinéma
Date : Soutenance le 27/06/2018
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : François Thomas
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Lindeperg, Frédéric Abécassis, Agnès Devictor
Rapporteurs / Rapporteuses : Dork Zabunyan

Mots clés

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Résumé

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Au début des années 1960, les ambitions des cinéastes marocains pour un art décolonisé et réinventé se heurtent à un régime politique autoritaire, à un système productif rigide et contrôlé, et à une censure souvent non dite, ambiguë et contradictoire. Cette thèse explore les stratégies développées par les documentaristes des années 1960 à nos jours pour résister à ce contexte contraint et s'y tailler une part de liberté: du détournement de commandes aux tournages clandestins, en passant par les coproductions étrangères. Pour évaluer plus précisément les capacités de nuisance de ce système, mais aussi les possibilités de le contourner, cette thèse s'appuie sur l'étude du cas d' Ahmed Bouanani (1938-2011 ), avec l'analyse génétique rapprochée de deux de ses documentaires, 6 et 12 (1968) et Mémoire 14 ( 1971 ). Entravés de deux manières différentes par le Centre cinématographique marocain, ces courts-métrages gardent cependant des traces accusatrices de la censure subie, elles véhiculent toujours un message politique subtil. Leur auteur y met surtout en œuvre une part de son projet esthétique : «affronter» la réalité marocaine passée et présente via une forme documentaire ancrée dans un patrimoine ancestral. A cet égard, l'œuvre de Bouanani est une clef: la plupart des gestes résistants étudiés dans cette thèse peuvent en effet être interprétés comme la recherche des formes et dispositifs à même de rendre compte de la réalité, de l'histoire ou du patrimoine marocains. Contre les silences du discours officiel, s'ébauche ainsi la constitution d' « un nouveau regard » cinématographique pour le Maroc indépendant.