Gouverner l’internet : mobilisations, expertises et bureaucraties dans la fabrique des politiques numériques (1969-2017)
Auteur / Autrice : | Anne Bellon |
Direction : | Frédérique Matonti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 05/10/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Brigitte Gaïti |
Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Matonti, Yannick Barthe, Dominique Cardon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Dubuisson-Quellier, Philippe Bezes |
Résumé
La thèse porte sur l’émergence et la transformation des politiques numériques, plus particulièrement en France à partir des années 1990. Face à la concurrence des acteurs techniques et aux institutions d’une gouvernance multipartite des réseaux, elle propose d’élucider les conditions de possibilité (et d’impossibilité) d’une intervention publique sur internet. Alors que les travaux sur la révolution numérique ont souvent négligé le rôle qu’y ont joué les acteurs publics, cette recherche réinscrit l’étude du gouvernement de l’internet dans l’espace administratif, en tenant compte de ses luttes internes et de ses échanges avec les univers militants, économiques ou scientifiques. L’enquête multi-site combine ainsi l’observation de collectifs d’internautes mobilisés à celle de l’État au quotidien, à partir d’un cabinet ministériel. Elle articule de nombreux entretiens avec l’analyse quantitative des réseaux d’action publique et s’appuie également sur l’étude de rapports publics et des archives du web. On montre alors comme les agents bureaucratiques se sont progressivement approprié la révolution numérique, l’ont accompagnée et en ont importé les logiques au sein de l’État, participant à la transformation plus générale de l’action publique. Contribution à l’analyse des politiques publiques et à l’étude des recompositions de l’État, la thèse permet ainsi d’éclairer les mécanismes et les stratégies par lesquelles les élites préservent leur capacité d’action dans une société bouleversée par la diffusion des nouvelles technologies.