Les droites en France en 1851. Idées et histoire

par Bertrand de Martin de Viviès

Thèse de doctorat en Histoire

Sous la direction de Jean Garrigues.

Soutenue le 02-05-2018

à Orléans , dans le cadre de École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Orléans) , en partenariat avec Pouvoirs, Lettres, Normes (Orléans ; 2012-....) (laboratoire) .

Le président du jury était Pierre Allorant.

Le jury était composé de Pierre Allorant, Éric Anceau, Jacques-Olivier Boudon, Olivier Tort.

Les rapporteurs étaient Éric Anceau, Jacques-Olivier Boudon.


  • Résumé

    L'histoire des droites en France en 1851 paraît étonnante à un esprit raisonnable. Conservatrices et monarchiques, très majoritaires dans l'Assemblée législative élue en 1849, elles ne parviennent pas à s'accorder pour enrayer la marche du prince-président, Louis-Napoléon Bonaparte, qu'elles ont fait élire, vers le coup d’État du 2 décembre et le rétablissement de l'Empire. Il faut alors se demander si les différences de leurs idées politiques, philosophiques ou religieuses ne sont pas plus profondes que les apparences ne le laissent supposer. On verra que les blocages souvent pusillanimes de 1851 résultent de divisions essentielles qu'il faut aller chercher loin dans la représentation que l'on se fait à droite de l'ancien régime, de la révolution et de la contre-révolution, de la liberté, de l'autorité et de l'ordre, de la monarchie et de la république, et du catholicisme dans la société dite « moderne ». Au-dessus, une summa divisio peut être trouvée dans l'opposition irréductible entre la liberté chrétienne classique et la liberté philosophiste issue des Lumières « illuminées », que l'on aura soin de distinguer des Lumières simplement « éclairées ». Contrairement aux idées reçues, cette opposition divise l'ancien personnel de Juillet, plus que le légitimisme et l‟orléanisme, et révèle un orléanisme scindé de longue date en deux doctrines irréconciliables. Avant la narration des faits de 1851, il a été jugé bon de s'intéresser aux personnes. L'opposition de Guizot et de Thiers, qui reflète celle ci-dessus, est connue. On insistera sur les principaux acteurs du légitimisme, du fusionnisme et de l'orléanisme, les princes des deux branches des Bourbons, et les politiques et les journaux qui les représentent à Paris, pour tenter de trouver, dans leur psychologie, des éléments de réponse à ce que l'on pourrait aussi titrer : l'échec des droites en 1851. Échec des tentatives répétées de fusion et de restauration monarchique ; échec des tentatives de révision constitutionnelle ; échec prévisible d'une incertaine candidature du prince de Joinville ; tentatives désespérées, et brouillonnes, de résistance parlementaire aux préparatifs de Louis-Napoléon ; jusqu'au lâche soulagement du coup d’État, par peur d‟une nouvelle terreur révolutionnaire.

  • Titre traduit

    Right-wing Parties in France in 1851. Ideas and History


  • Résumé

    History of right-wing parties in France in 1851 seems to be surprising to a reasonable mind. In 1849, the conservative and monarchist representatives have got a large majority to the Legislative Assembly, but they are unable to agree to stop the march of the prince-president, Louis-Napoleon Bonaparte, they had done elected, towards the coup d'Etat of 2-December and the restoration of the Empire. So, we have to wonder if their disagreements in political, philosophical and religious fields, are not more profound than it has previously appeared. Indeed, blockages of 1851, often pusillanimous, are the consequence of substantial divisions we have to search deep into the representations right-wing parties had in mind regarding the Old Regime, revolution and counter-revolution, liberty, authority and order, monarchy and republic, as well as catholicism in the “modern” society. Above, a summa divisio can be found in the irreducible opposition between the christian concept of liberty and the philosophist one, the latter coming from what we call “illuminated” Enlightenment that we take care to distinguish from merely “enlighted” Enlightenment. Contrary to stereotypes, this opposition divides the former personnel of the July Monarchy more than the legitimism on one hand, and the orleanism on the other hand, and reveals the orleanism has been split into two irreconcilable doctrines for a long time.Before coming to the facts of 1851, we have thought it was interesting to bring characters to light. The opposition of Guizot and Thiers, that reflects the above mentioned one, is well known. We shall identify the main actors of the legitimism, those of the fusionist movement, and of the orleanism as well: princes of both branches of the Bourbon family, and politicians and newspapers who represent them in Paris; then, we will try to find in their psychology some elements of explanation to what we could have titled: The Failure of Right-wing Parties in 1851. Failure of repeated attempts of fusion and monarchist restoration; failure of attempts of constitutional review; foreseeable failure of prince de Joinville‟s uncertain candidacy, desperate and blundering attempts of parliamentary resistance to Louis-Napoleon‟s preparations; till a cowardly relief at the time of the coup d‟Etat, for fear of a new revolutionary terror.

Consulter en bibliothèque

La version de soutenance existe

Où se trouve cette thèse\u00a0?

  • Bibliothèque : Université d'Orléans (Bibliothèque électronique). Service commun de la documentation.Division des affaires générales.
Voir dans le Sudoc, catalogue collectif des bibliothèques de l'enseignement supérieur et de la recherche.