Thèse soutenue

Etude de l'activation de la transmission du Turnip mosaic virus par pucerons

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Auteur / Autrice : Edwige Berthelot
Direction : Stéphane BlancMartin Drucker
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des interactions
Date : Soutenance le 29/11/2018
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie et Génétique des interactions Plantes-parasites pour la Protection Intégrée/UMR BGPI Montpellier (Montpellier ; 1999-2020)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Jupin
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Blanc, Martin Drucker, Isabelle Jupin, Juan José López-Moya, Christophe Robaglia, Mylène Ogliastro, Cécile Desbiez, Mounia Khelifa
Rapporteurs / Rapporteuses : Juan José López-Moya, Christophe Robaglia

Résumé

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Beaucoup de virus de plante sont transmis selon le mode non-circulant par vecteurs hémiptères, souvent des pucerons. Ce mode de propagation répand les virus très rapidement d’un hôte à l’autre, ce qui cause d’innombrables dégâts sur de nombreuses cultures d'intérêt agronomique. Actuellement, le manque de connaissances sur leur processus de transmission constitue un frein pour le développement de méthodes de lutte efficaces. Récemment, des résultats ont montré qu’un virus modèle, le Cauliflower mosaic virus (CaMV, genre Caulimovirus), répond à l'arrivée de son vecteur puceron en formant, à ce moment précis et de manière réversible, des complexes transmissibles du virus, obligatoire pour son acquisition par le puceron. Ce phénomène extraordinaire nommé « activation de la transmission (AT) » contrôle l’acquisition du virus et donc sa transmission. Il constitue une découverte majeure pour la transmission non-circulante et ouvre de nombreuses perspectives de recherche dont celle d’élargir ce phénomène à autres virus pour savoir si l’AT est un phénomène généralisé dans la propagation des virus.Dans cette optique, nous nous sommes intéressés à un virus non apparenté au CaMV, le Turnip mosaic virus (TuMV), un Potyvirus, également transmis par pucerons. La transmission du TuMV dépend de l’interaction directe de la particule virale et de la protéine virale facteur assistant de la transmission (HC-Pro). En effet, HC-Pro doit former avec la particule un complexe transmissible, seule forme du virus pouvant être acquis par le vecteur. Nos résultats montrent que le TuMV utilise l’AT et qu’elle est dépendante de la présence d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) et de la signalisation calcique. L’AT du TuMV est corrélée avec la formation d’oligomères par ponts disulfures de HC-Pro et avec la formation des complexes transmissibles HC-Pro/particules virales dans les cellules végétales. Notre analyse pharmacologique a montré que l’AT du CaMV dépendait également de la présence des ROS et de la signalisation calcique. Ces deux voies de signalisation sont donc impliquées dans les étapes présumées précoces de l’AT du CaMV et du TuMV. Des expériences avec d’autres composés ont mis en évidence que les étapes suivantes de l’AT sont différentes pour les deux virus. Une recherche d’éliciteurs de l’AT a été initiée mais n’a pour l’instant pas permis d’en identifier un.Ces résultats ont mis en évidence l’existence de l’AT pour un deuxième genre de virus non-circulant, suggérant qu’il pourrait s’agir d’un mode de transmission général. Ces nouvelles données ouvrent, d’un point de vu appliqué, de nouvelles perspectives pour les stratégies de lutte, visant à interrompre spécifiquement le processus de l’AT.