Thèse soutenue

Effets des mutations sociales sur la construction identitaire. Une clinique interculturelle du sujet adolescent au Cameroun

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Auteur / Autrice : Joseph Blaise Bitogo
Direction : Yolande GovindamaJacques-Philippe Tsala Tsala
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 10/10/2018
Etablissement(s) : Normandie en cotutelle avec Université de Yaoundé I
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Laboratoire : Centre de recherche sur les fonctionnement et les dysfonctionnements psychologiques (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Chapillon
Examinateurs / Examinatrices : Yolande Govindama, Jacques-Philippe Tsala Tsala, Marie-Claude Casper, Marie-José Grihom, Régine Scelles
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Claude Casper, Marie-José Grihom

Résumé

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Cette thèse traite, d’un point de vue interculturel, de la construction de l’identité à l’adolescence dans une Afrique en mutation. À partir d’une enquête sur le rapport psychisme/culture et l’étude des effets de l’intrication des cultures africaine et occidentale, nous avons dans ce travail démontré que la représentation de soi de l’adolescent Camerounais se trouve modifiée, car désormais coupée du référent fondateur. Par l’enculturation, la famille africaine élargie avait entre autres pour fonction d’accompagner l’adolescent à l’âge adulte en lui conférant une place, une identité. La culture, dans ce rôle de tiers, régulatrice de l’attachement, de la séparation et de la jouissance dans l’interaction fantasmatique entre l’adolescent et sa famille, et même entre l’adolescent et son environnement est sous-tendu par le référent fondateur ; c’est-à-dire par la croyance en un père imaginaire, le père ancêtre. L’ignorance, le refus ou l’oubli du référent fondateur (rupture de transmission, auto engendrement) fait obstacle à la construction identitaire, laissant ainsi l’adolescent Camerounais dans l’impasse. Dans une perspective de culture humaine, nous avons conclu que la façon dont les mélanges de cultures prennent place dans une société en constante évolution, est à entendre comme une atteinte à l’identité subjective, dans la mesure où elle entrave la fonction du père ancêtre, produisant ainsi, à la fois des effets de rupture, d’impasse, mais aussi d’ouverture dans la structuration du sujet. Ces effets, inévitablement, impliquent l’émergence de nouvelles pathologies et donc de nouveaux modes de prise en charge dans la clinique des adolescents.