Thèse soutenue

La représentation du plaisir féminin à l'époque romantique
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Auteur / Autrice : Carole Bourlé
Direction : Sylvain Ledda
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises
Date : Soutenance le 17/11/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d’études et de recherche éditer-interpréter (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2000-....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Frank Lestringant
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Ledda, Loïc Pierre Guyon, Judith Wulf, Ariane Ferry
Rapporteurs / Rapporteuses : Loïc Pierre Guyon, Judith Wulf

Résumé

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Davantage que leurs aînés classiques ou néoclassiques, les auteurs romantiques sont hantés par la question du corps qui pose en creux celle du plaisir sexuel de la femme. Loin d’être un mouvement angélique et désincarné, le romantisme est en effet tiraillé par la matérialité des sens autant que par l’idéalité, se posant ainsi en héritier de Sade au même titre que de Rousseau. Les écrivains romantiques ne sont d’ailleurs pas les seuls à montrer un intérêt croissant pour la jouissance féminine : entre la fin de la Restauration jusqu’à la Révolution de 1848, les médecins tentent eux aussi d’éclaircir ce mystère et de le réguler. Mais, pour ce faire, ils reprennent à leur compte les théories misogynes des pires exégètes de la Bible et ils justifient ainsi, d’une manière prétendument scientifique, les lois inégalitaires du Code civil qui maintiennent la femme en position d’esclave juridique et de mineure sexuelle. Les auteurs romantiques ont-ils été influencés par ce contexte antiféministe ou sont-ils parvenus à proposer d’autres modèles ? Cette thèse explore l’ambivalence d’un mouvement qui réhabilite la chair au nom d’un plaisir supérieur au devoir mais qui véhicule en même temps tout un système de représentation machiste qui ne cesse de faire l’apologie du corps féminin outragé. À la même époque, des voix bien plus marginales se font entendre, notamment chez certaines saint-simoniennes qui n’hésitent pas à faire – bien avant la révolution sexuelle – l’apologie de « l’amour libre ». Le thème, socialement inconvenant, déchaîne malgré tout les passions, surtout chez les femmes auteurs qui craignent que cette question embarrassante ne nuise à des revendications qu’elles souhaiteraient plus « sociales ».