La question du fondement et de l'unité de la morale chez J.J. Rousseau
Auteur / Autrice : | Bruno Nedelec |
Direction : | Emmanuel Faye |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, epistemologie |
Date : | Soutenance le 28/11/2018 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe de recherche interdisciplinaire sur les aires culturelles (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2004-....) |
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Gabrielle Radica |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Faye, Florent Guénard, Nicolas Rialland | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florent Guénard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le projet de notre étude s’enracine dans un constat : alors que les multiples travaux sur Rousseau portent sur ses textes autobiographiques, politiques, anthropologiques, religieuses, esthétiques voire ses préoccupations scientifiques, ses réflexions morales n’ont pas ou peu été l’objet d’études systématiques. Or, nous sommes partis de l’hypothèse que l’interrogation morale constituait l’un des centres si ce n’est le coeur de son oeuvre. Plus précisément, partant d’une interrogation sur la nature de l’homme, cet être à l’origine naturel en même temps susceptible de se dénaturer en s’écartant de la règle de la nature, il en est venu à déployer et à explorer une série de possibilités pour que l’homme échappe à ce processus historique de dénaturation, autant dans l’ordre social que dans l’ordre moral. S’il se montre pessimiste sur les conditions de réalisation d’un ordre politique conforme aux principes du droit politique énoncé dans le Contrat social, il développe les conditions d’une éducation morale dans son ouvrage qu’il a toujours considéré comme le plus achevé : l’Émile. C’est dans ce texte que le projet moral transparaît clairement. Surtout, il souligne que le fondement de la morale n’est pas à situer dans l’amour de soi, qui n’est qu’un principe naturel, mais dans l’ordre de la nature. La lecture de l’Émile et d’autres textes conduit à poser que le fondement ultime de la morale est Dieu lui-même. L’amour de soi, expression de la bonté humaine, n’est que l’expression de la nature ou de Dieu qui parle en nous lorsque nous écoutons la conscience. En regardant l’interrogation morale comme le centrale de philosophie de Rousseau, nous tentons d’exhumer l’unité des œuvres en apparence hétérogènes, ses œuvres autobiographiques et la valorisation de l’existence de l’homme naturel, les concepts d’ordre et de la nature, les rapports entre vertu civique et vertu morale, la place de la croyance religieuse.