Thèse soutenue

La territorialisation de l'action publique en situation de crise : le cas des farines animales dans le contexte de l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) en France

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Auteur / Autrice : Alexandre Geffroy
Direction : Emmanuel Eliot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie
Date : Soutenance le 16/11/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2008-....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Imbert
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Eliot, Valérie November, Pascal Chevalier, Romain Lajarge, Myriam Baron
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie November, Pascal Chevalier

Résumé

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L’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB), maladie animale découverte en 1986, est reconnue comme un problème de santé publique depuis 1996, date à laquelle son lien avec la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob fut avéré. Dans ce contexte, les autorités françaises et européennes développèrent différentes mesures afin d’endiguer l’épizootie et réduire les risques d’exposition des consommateurs. Les instances gouvernementales se concentrèrent, notamment, sur les farines animales. Ces produits, fabriqués à partir des déchets animaux non consommés par les êtres humains et distribués dans l’alimentation des animaux d’élevage, furent, en effet, reconnus comme le vecteur de propagation de l’agent pathogène dans les troupeaux. En France, ces farines furent complètement interdites d’usage dans les rations alimentaires des animaux d’élevage le 14 novembre 2000. Cette décision plaça alors les pouvoirs publics dans une situation de crise puisque, malgré leur interdiction, leur production demeura et demeure toujours obligatoire car ces dernières permettent de réduire en masse et en volume les quantités de déchets animaux. Les autorités durent ainsi trouver de nouveaux exutoires pour ces produits dont la production atteignait, en 2000, un volume hebdomadaire de 8 000 tonnes. C’est dans ce contexte de gestion d’un produit reconnu nationalement à risque sanitaire que s’inscrit ce travail. La thèse repose sur l’exploitation d’archives de différentes natures (gouvernementales, industrielles, médiatiques et associatives) et poursuit un double objectif. Elle cherche, d’une part, à reconstruire la temporalité de l’action publique dans la gestion des farines animales au regard des différents acteurs locaux impliqués et, d’autre part, à identifier les niveaux d’action et stratégies territoriales en jeu dans le maintien ou la résorption de cette crise. Pour mieux comprendre les processus de territorialisation de l’action publique, la thèse s’inscrit dans une approche mixte qui intègre dans le questionnement géographique les réflexions associées aux « instruments de l’action publique » [Halpern C., Lascoumes P., Le Galès P., 2014] et croise les apports des analyses quantitatives et qualitatives.