Thèse soutenue

Surveiller et ficher. La veille sur l'ordre national de l'entre-deux-guerres à travers les archives de renseignement politique de la Seine-Inférieure (76)

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Auteur / Autrice : Guillaume Neveu
Direction : Michalis Lianos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, demographie
Date : Soutenance le 19/09/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Laboratoire : Laboratoire des dynamiques sociales (Rouen ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Danielle Tartakowsky
Examinateurs / Examinatrices : Michalis Lianos, Yannick Marec, Jean-Luc Nahel
Rapporteurs / Rapporteuses : Vanessa Codaccioni, Alexander Neumann

Résumé

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La prolifération contemporaine des techniques de surveillance tend à affirmer l’idée répandue que la nécessité institutionnelle de cumuler du savoir sur les populations serait un phénomène contemporain, ce que le recourt à la démarche socio-historique permet de déconstruire. La recherche menée dans les fonds préfectoraux des Archives Départementales de la Seine-Maritime, complétée par la consultation du « fonds de Moscou » a permis d’inscrire cette recherche au sein d’une étape constructiviste de l’analyse des sociétés de surveillance. Le corpus constitué majoritairement des fichiers de la police spéciale durant l’entre-deux-guerres interroge l’interdépendance entre la notion foucaldienne d’espace de sécurité et celle d’espace public, ou plutôt d’espaces publics. Résultat d’une forme de gouvernement de l’opinion, la veille proactive des espaces publics se développant en marge de l’espace public bourgeois était une nécessité afin de maintenir l’ordre républicain en cas de conflits entre ces espaces – comme ce fut le cas entre les militants des ligues d’extrême droite et de ceux qui se sont ralliés derrière la bannière de l’antifascisme. Un aspect de cette démarche est la régulation d’une parole prolétarienne, instrumentalisée par les acteurs principaux des institutions communistes et syndicales. Des individus suivis en fonction de leur influence sur les masses, de leurs actes, discours et propagandes dont la résultante en termes de jugement policier se fait en fonction de la préservation de la communauté nationale, par la désignation d’un ennemi de l’intérieur, étranger au sein du corps social et susceptible de propager une parole illégitime au sein de la population.