Thèse soutenue

Sortir de la chaîne du care De travailleuses socialistes chaoxianzu (朝鮮族) à domestiques migrantes en France, Corée du Sud et Chine

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Auteur / Autrice : Mi-ae Lee
Direction : Marc BernardotFatiha Talahite
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 25/09/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université du Havre (1984-....)
Laboratoire : Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2008-....) - Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Delissen
Examinateurs / Examinatrices : Marc Bernardot, Fatiha Talahite, Alain Delissen, Jérôme Valluy, Dominique Vidal, Arnaud Lemarchand
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Valluy, Dominique Vidal

Résumé

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Cette thèse traite des effets de la migration sur le statut professionnel et social des travailleuses domestiques et des nouveaux rapports de subordination qui en découlent, analysés à l'intersection des rapports de genre, de classe et de « race ». Le but de cette recherche est d'aborder l'ordre hiérarchique de ces différents rapports et d'analyser les causes structurelles de la subordination. Les travailleuses migrantes chaoxianzu appartenaient à la classe symboliquement au pouvoir dans la Chine socialiste, en tant qu’ouvrières industrielles et agricoles. En examinant leur expérience de travail dans cinq villes de trois pays - France, Corée du Sud et Chine - nous analysons comment les conditions de travail de chaque société d’immigration affectent leur statut en tant que travailleuses. Les participantes à notre recherche vivent et perçoivent leur expérience de travail à la lumière de l’habitus professionnel de la Chine socialiste, basé sur la fierté en tant que travailleuses. Selon leur perception, dans la migration, elles ne changent pas pour un niveau hiérarchique et professionnel inférieur, mais souffrent, collectivement, de la position subalterne des travailleurs domestiques sans-papiers dans le référentiel de l’ordre hiérarchique de la société capitaliste. Plutôt qu'un travail trivial, elles perçoivent leur métier comme une somme de tâches nobles, physiques et émotionnelles. Elles s’inscrivent dans la chaîne globalisée du care. Mais, en s'interrogeant sur leur statut subalterne, elles remettent en cause la logique de reproduction de la hiérarchie sociale.