La Dette originelle : analyse des ressorts de la solidarité des immigrés Sénégalais en France avec leur pays à travers le don, l'engagement et l'entreprenariat
Auteur / Autrice : | El hadj Gassama |
Direction : | Philippe Chanial |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie |
Date : | Soutenance le 21/12/2018 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'étude et de recherche sur les risques et les vulnérabilités (Caen ; 2004-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Desjeux |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Chanial, Dominique Desjeux, Mahamet Timera, Christophe Daum | |
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Desjeux, Mahamet Timera |
Résumé
Cette thèse analyse les ressorts de la solidarité entre la diaspora sénégalaise en France et le Sénégal à travers la question d’une dette fondatrice. Les transferts d’argent sont devenus un sujet incontournable pour divers acteurs et éclairent un peu plus l’importance des immigrés dans leur pays. Ce prisme économique, de l’immigré œconomicus & donator, au risque de déformer la totalité de ce qui circule, de restreindre le spectre des échanges, de minorer la part de l’inévaluable, reste pourtant dominant dans les lectures institutionnelles. Cette étude inverse la perspective en révélant le primat du sens, en questionnant in fine, celui de la migration, qu’elle réinstitue au cœur de la problématique. Elle analyse la recomposition d’une géographie humaine, avec l’analyse des temporalités et discours, à l’aune de l’Histoire, des structures, des rationalités, des conjonctures et des valeurs socio-culturelles, et ce, à travers la solidarité entre deux cultures. A partir des transferts d’argent, jusqu’à l’entreprenariat des immigrés en passant par leur engagement associatif, et à travers une démarche qualitative, il semble exister une dette originelle, souple et plurielle, au fondement du geste solidaire. Donner à son pays c’est ainsi lui rendre. Cette dette inscrit l’immigré dans une forme d’urgence permanente, qu’il réinvestit tout de même de sa souveraineté et que son don, son engagement, son envie de rentrer, d’entreprendre et de « faire », pour son pays, tentent d’acquitter. C’est ce fil de l’immigration et cette permanence du lien que cette thèse explore, de la violence symbolique du départ comme agent de la dette éprouvée, au retour, dans ses différentes expressions, physique ou symbolique, comme quête d’un ré-enracinement.