Mères lesbiennes en France : représentations du genre et pratiques de résistance à la domination
Auteur / Autrice : | Camille Frémont |
Direction : | Didier Le Gall |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie |
Date : | Soutenance le 13/12/2018 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche sur les risques et les vulnérabilités (Caen ; 2004-....) |
Jury : | Président / Présidente : Céline Béraud |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Le Gall, Claude Martin, Séverine Mathieu, Virginie Descoutures, Martine Gross | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claude Martin, Séverine Mathieu |
Mots clés
Résumé
En France, dans une société hétéronormative à domination masculine, quelles représentations les mères lesbiennes ont-elles du genre et de la socialisation de genre de leurs enfants ? L’hypothèse principale qui sous-tend la recherche est que la position particulière des lesbiennes dans le système du genre – à la fois dominées et transfuges de la classe des femmes – leur permet un point de vue critique des normes dominantes et les prédispose à transmettre des modèles qui remettent en cause l’ordre du genre. Dans un contexte français d’institutionnalisation progressive de l’homoparentalité marqué par un débat public très houleux (2012-2013), 36 entretiens semi-directifs longs ont été réalisés entre 2011 et 2014 avec des femmes lesbiennes ayant des enfants de moins de douze ans conçus en contexte lesboparental. Malgré une certaine homogénéité des profils qui classent les enquêtées parmi les catégories sociales privilégiées, on constate une hétérogénéité des représentations et des pratiques pour composer avec les normes dominantes. Les mères lesbiennes rencontrées me semblent être des « résistantes ordinaires » à la domination : sans adhésion idéologique aux normes qui les assujettissent, elles sont animées d’une volonté d’intégration. Pragmatiques dans leur lecture du contexte et du contrat social, elles sont attentives à se préserver et à préserver leur famille des effets de l’homophobie. Elles déploient leur résistance du côté de l’infrapolitique pour repousser les limites établies par le cadre contraignant.