Thèse soutenue

Penser et représenter la nature à l'école primaire française entre 1870 et le début des années vingt

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Auteur / Autrice : Pierre Dasi
Direction : Pierre Kahn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 11/12/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Laboratoire : Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Brigitte Frelat-Kahn
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Kahn, Jean-Pierre Chevalier, Philippe Meirieu, Dominique Ottavi
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Chevalier

Résumé

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Penser, représenter et étudier la nature a constitué un axe majeur du projet éducatif de l’école de la Troisième République. Pour comprendre les enjeux autour des façons de penser et d’éduquer à la nature, il est nécessaire de garder à l’esprit que la géographie, les sciences, l’histoire, l’agronomie et la littérature ont déversé une foule de savoirs et soulevé autant de questions, aux réponses parfois indisciplinées. L’essentiel pourtant n’est pas dans la recherche des contradictions que le discours a immanquablement générées. Non, il est à trouver dans le cap que les fondateurs ont tracé : éduquer et instruire. A notre sens, l’un des leviers pour atteindre ce double objectif a consisté à rendre l’enseignement le plus attractif possible. On s’en doute, les pédagogues n’ont pas été à court d’idées mais l’étude de la nature a plus que d’autres, servi à enchanter l’école républicaine. Pas toujours, pas partout évidemment : le succès et l’essor de l’Education nouvelle ne peuvent se comprendre si l’on oublie que beaucoup d’écoles dirigées par des maîtres consciencieux rechignèrent à rompre avec les méthodes et les contenus pédagogiques classiques. Cet arrachement à la tradition, l’Education nouvelle l’incarne parfaitement. Porté par le souffle de la rénovation pédagogique, ce mouvement progressiste a emboîté le pas des réformateurs de l’école traditionnelle pour faire de la nature le pivot de son enseignement… Au milieu des finalités de l’éducation à la nature à l’école, la dimension enchanteresse de la nature fut absolument centrale. Toute la littérature scolaire a participé à cette entreprise de fabrication d’une nature capable de dire la grandeur de la nation, apte à concurrencer les interprétations théologiques du monde et susceptible de faire oublier les malheurs du temps. Acharnée à former des petits républicains volontaires, l’école a également promu, avec la nature, des méthodes actives. Jardins, promenades, voyages, leçons sur le vif, géographie de terrain dessinent une école moderne, davantage en phase avec les besoins des enfants. C’est autour de ce double mouvement de construction de représentations : l’enchantement de l’école d’un côté, et une nature enchantée de l’autre, que nous avons articulé l’essentiel de notre réflexion. En gardant à l’esprit qu’il y a eu là un processus de fabrique d’une nature dont l’image – et non sa matérialité - se reflète encore dans la mémoire collective.