La théorie de Wegener sur la dérive des continents en France jusqu'aux années 1950 : critiques, soutiens, oubli
Auteur / Autrice : | Philippe Le Vigouroux |
Direction : | Stéphane Tirard, Gabriel Gohau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epistémologie, histoire des sciences et des techniques |
Date : | Soutenance le 19/10/2018 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Laboratoire : Centre François Viète d'Epistémologie et d'Histoire des Sciences et des Techniques (Nantes ; Brest ; 1994-....) | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Philippe Taquet, Pierre Savaton |
Rapporteur / Rapporteuse : Martina Schiavon, Siegfried Lallemant |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
En 1912, le météorologue allemand Wegener expose une théorie fondée sur une nouvelle conception du globe terrestre : les continents, flottant sur une couche plus fluide, sont mobiles à la surface du globe. Autrefois réunies en un continent unique, les masses continentales se sont séparées par le jeu de fractures qui deviennent des océans, les continents allant à la dérive jusqu’à leur position actuelle. Wegener entend dépasser deux conceptions, inconciliables, qui divisent alors les géologues. En France, la dérive des continents est présentée au public par le géologue suisse Elie Gagnebin en 1922, alors que les géologues mobilisés durant la Grande Guerre continuent de boycotter les savants allemands, notamment lors du Congrès géologique international de Bruxelles, la même année. Dès sa divulgation, l’hypothèse de Wegener est discutée par les géologues français qui lui réservent un accueil prudent, sans hostilité excessive. Cependant, au cours des années 1930, quand les géologues l’abandonnent, des acteurs d’autres disciplines, trouvent intérêt à la théorie pour expliquer la répartition des êtres vivants, actuels ou fossiles, à la surface des continents. Parallèlement, la dérive des continents, parce qu’elle est aisément accessible à la compréhension et qu’elle mobilise des preuves variées, diffuse chez les « amateurs de science », chez les enseignants et dans le « grand public ». La dérive des continents constitue un objet conceptuel vagabond qui a pu passer d’un champ à l’autre au cours du siècle.