Etude d'acquisition de connaissances sur l'acné nodulaire du dos : impact du microbiote cutané et de l’immunité innée dans la physiopathologie de l’acné sévère du dos
Auteur / Autrice : | Marie-Ange Dagnelie |
Direction : | Brigitte Dréno |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie médecine santé |
Date : | Soutenance le 17/10/2018 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Corvec |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Join-Lambert, Marie-Thérèse Leccia, Séverine Allegra |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L'acné est une dermatose inflammatoire multifactorielle affectant jusqu'à 85 % de la population mondiale ägée de 11 à 30 ans. Cutibacterium acnes est une bactérie jouant un rôle majeur dans la physiopathologie de cette maladie. Ces dernières années, le microbiote cutané et l'immunité innée ont commencé à faire leur apparition comme deux entités pouvant être impliquées dans l'acné. Ainsi, ce travail de Thèse visait à mieux comprendre l'impact du microbiote cutané et de l'immunité innée dans la physiopathologie de l'acné sévère du dos. L'étude clinique, déposée au Comité de Protection des Personnes (CPP) sous le numéro 21-15, a permis le recrutement de 24 patients atteints d'acné sévère du dos et 12 volontaires sains, sur lesquels plusieurs prélèvements ont été réalisés (protocole nºRD.03.SPR. 105704 et nºID-RCB 2015- A01139-40). Ce travail a d'abord eu pour but de faire une caractérisation moléculaire des isolats de C. acnes provenant des patients et des sujets sains. A l'issue de cette première partie, la prédominance importante du phylotype IA1 (CC18/A1) en contexte d'acné sévère du dos a orienté l'étude sur une nouvelle question. En effet, la Thèse a ensuite visé à décrypter l'impact de la diversité des phylotypes de C. acnes sur le niveau d'activation de l'immunité innée en contexte d'acné sévère. li s'agissait de déterminer si cette perte de diversité des phylotypes observée en contexte d'acné sévère était une cause ou une conséquence de la maladie. Un système de cocultures in vitro entre bactéries et explants de peau humaine saine a été mis au point et l'évaluation de la réponse inflammatoire par immunohistochimie et ELISA à la suite de ces cocultures a permis de démontrer que la perte de diversité des phylotypes était une cause très probable de l'inflammation cutanée observée en contexte d'acné sévère. En parallèle de ce travail, une caractérisation du niveau d'activation de l'immunité innée de la peau cliniquement saine de patients atteints d'acné sévère en comparaison à des sujets sains a été réalisée, en ciblant les marqueurs TGF-ß, TLR-2, IL-1 ß, IL-1 O, IL-17, et ß-défensine-2. L'étude de ces marqueurs a également été réalisée dans deux types de lésions inflammatoires d'acné (papule et nodule) en comparaison à de la peau cliniquement saine. A l'issue de ce travail, nous avons mis en évidence une activation anormale du système immunitaire innée, notamment via la surexpression du TLR-2 et de la ß-défensine-2 dans la peau des patients atteints d'acné sévère comparée aux individus sains. Ce travail de Thèse ouvre la voie à de nouveaux paradigmes pour expliquer la physiopathologie de l'acné sévère, notamment par le déséquilibre relatif observé entre les sousgroupes de C. acnes, qui, de pair avec la suractivation du TLR- 2 et de la ß-défensine-2, expliquerait l'inflammation cutanée importante observée dans cette dermatose et l'apparition de nodules inflammatoires. Ce travail ouvre également la voie au développement de nouvelles approches thérapeutiques, basées sur les pré et pro-biotiques cutanés pour restaurer une flore microbienne équilibrée, ou encore des stratégies basées sur la modulation de l'immunité innée chez les patients souffrants d'acné sévère.