Thèse soutenue

Étude prospective des manifestations dermatologiques des RASopathies

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Auteur / Autrice : Didier Bessis
Direction : David GenevièveAlain Verloes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 26/11/2018
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut en médecine régénératrice et de biothérapie (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Hélène Cavé
Examinateurs / Examinatrices : David Geneviève, Alain Verloes, Hélène Cavé, Pierre Wolkenstein, Frédéric Cambazard, Anne-Françoise Roux, Mireille Claustres
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Wolkenstein, Frédéric Cambazard

Résumé

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Les RASopathies avec phénotype Noonan associent le syndrome de Noonan (SN), le syndrome cardio-facio-cutané (SCFC) et le syndrome de Costello (SC). Leurs manifestations dermatologiques restent peu étudiées.Objectifs Colliger les différentes manifestations dermatologiques des SN, SCFC et SC afin d’établir leur nature et leur prévalence, et définir d’éventuelles corrélations phénotype/génotype au sein de chacune de ces affections.Méthodes Les patients atteints d’un SN, SCFC et SC confirmé sur le plan moléculaire par la présence d’une mutation germinale pathogène étaient inclus dans une étude menée durant 5 ans dans les départements de Génétique, Dermatologie et Pédiatrie des CHU de Bordeaux, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Paris AP-HP (Hôpital Robert-Debré et Hôpital Necker-Enfants Malades), Rennes, Saint-Pierre (La Réunion) et Toulouse.Résultats Cent quatre-vingt-quatorze patients atteints de SN, SCFC et SC étaient inclus. Cent-vingt et un patients atteints de SN étaient inclus. La tendance aux hématomes était la manifestation la plus fréquente au cours du SN-PTPN11 (53.8%). Les ML et les tâches café-au-lait atypiques (≥3) étaient observés respectivement dans 94% et 80% des SNML liés à des mutations spécifiques de PTPN11. Des formes atypiques de SNML étaient associées au SN-RAF1 et SN-NRAS. En analyse univariée, les patients sans mutation PTPN11 présentaient (i) un risque de troubles de la kératinisation augmenté (P=0.001), dont la kératose pilaire (KP) (P=0.005), l’ulerythema ophryogenes (UO) (P=0.0001) et la kératodermie palmoplantaire (KPP) (P=0.06), et (ii) un risque augmenté d’alopécie du scalp (P=0.035) et des cils (P=0.06) par rapport aux patients sans mutation PTPN11.Quarante-cinq patients atteints de SCFC étaient inclus, parmi lesquels 77,8% avec mutation BRAF. Les anomalies pilaires étaient constantes, incluant une alopécie du scalp et des sourcils et des cheveux frisés ou bouclés respectivement dans 73% et 69% des cas. Une KP, un UO, une KPP et de multiples naevi (MN >50) étaient observés respectivement dans 82%, 44%, 27% et 29% des cas. L’alopécie des sourcils, l’association UO et KPP, la KP diffuse, et les MN constituaient des signes pertinents de différenciation du SCFC avec le SN et le SC. L’acitrétine orale permettait de traiter avec succès la KPP, tandis que le traitement de l’UO par sirolimus à 1% en topique échouait. Aucune corrélation phénotype-génotype n’était notée.Vingt-et-un patients atteints de SC étaient inclus, parmi lesquels 60% avec la mutation p.G12S-HRAS. Les anomalies pilaires étaient constantes, comprenant des cheveux frisés ou bouclés et une alopécie du scalp respectivement dans 70% and 60% des cas. Un acanthosis nigricans, des papillomes, une KPP, et une cutis laxa acrale étaient notés respectivement dans 65%, 65%, 55% et 80% des cas. Des papules linéaires à disposition pavimenteuse de la lèvre supérieure étaient présentes dans 55% des cas, tandis que l’alopécie des sourcils ou le lymphoedème n’étaient pas observés. Aucune corrélation phénotype-génotype n’était notée. Un patient avec SC atypique avec mutation c187_207dup21/p.Glu63_Asp69dup-HRAS présentait un phénotype cutané distinct associant des MN, un lymphoedème et des manifestations dermatologiques de SC, évoquant une nouvelle forme phénotypique de chevauchement entre un SC et un SN et/ou un SCFC.Conclusion La connaissance précise des manifestations dermatologiques des RASopathies et l’identification de thérapeutiques permet une optimisation de leur prise en charge.