Thèse soutenue

Etude des mécanismes d'altération des verres nucléaires sous radiolyse alpha et en conditions environnementales

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Auteur / Autrice : Trilce De Echave
Direction : Stéphane Gin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 08/11/2018
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'étude du Comportement à Long Terme des matériaux de conditionnement (CEA Marcoule - DTCD/SECM/LCLT)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Dacheux
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Gin, Nicolas Dacheux, Delphine Neff, Abdesselam Abdelouas, Agnès Grandjean, Kastriot Spahiu, Magaly Tribet
Rapporteurs / Rapporteuses : Delphine Neff, Abdesselam Abdelouas

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de thèse s’intéresse à l’altération des verres nucléaires, et plus précisément à la durabilité du verre de référence SON68, dans un système complexe simulant les conditions du stockage géologique profond. L’approche repose sur une complexification progressive du système afin de mieux comprendre les mécanismes régissant l’altération du verre irradiant au contact de l’eau du site (eau du Callovo-Oxfordien) et en présence de fer simulant le surconteneur. Dans un premier temps, l’étude se focalise sur l’effet de l’eau souterraine sur l’altération du verre de référence non radioactif dans le régime de vitesse résiduelle à 70°C. Les résultats montrent que le magnésium présent dans l’eau contribue, au-dessus d’un pH seuil, à former des phyllosilicates magnésiens au détriment du gel passivant, ce qui induit une augmentation de l’altération du verre. Cette étude confirme des travaux antérieurs et apportent de nouvelles données à 70°C. Par la suite, une source de fer est introduite dans le système (verre non radioactif – eau du COx) afin de simuler la présence du surconteneur. Les expériences sont menées en milieu anoxique sur des monolithes de verre et de fer, mis en regard et séparés d’environ 80 µm, puis immergés dans l’eau du COx à 70 et 90 °C. Dans ces conditions, il est observé que la température n’induit qu’un faible impact sur les cinétiques et les réactions qui contrôlent l’altération du verre. La corrosion du fer conduit principalement à la précipitation de sidérite (carbonate de fer au degré d’oxydation II) et d’aragonite (carbonate de calcium). Par ailleurs, une altération du verre plus importante en présence de fer est observée. La cause la plus probable est la précipitation de silicates de fer, qui, comme les silicates magnésiens, se forment au détriment du gel passivant. Ces phases ont été identifiées principalement au degré d’oxydation III, indiquant ainsi une oxydation du fer proche du verre. Dans ce cas, la précipitation de silicates magnésiens est inhibée et seuls des silicates de fer précipitent. Enfin, l’influence de l’irradiation sur le comportement du verre a été étudiée. La radiolyse de l’eau devant produire des espèces oxydantes comme H2O2 à l’interface verre/eau, une première étude s’est focalisée sur l’altération du verre dans l’eau du COx en présence de H2O2 dans le régime de vitesse résiduelle. Les résultats montrent que la décomposition de cette espèce à la surface des grains de verre semble avoir un impact local en favorisant la précipitation de silicates magnésiens et, par conséquent, en augmentant l’altération du verre. Cet effet est immédiat et ne se produit que très localement sur les grains en surface du réacteur. Mais, globalement, les données montrent que cette espèce n’a pas un impact significatif sur l’altération du verre dans le régime cinétique résiduel et pour la géométrie considérée. Ce travail s’achève par la réalisation de deux expériences d’altération d’un verre radioactif, dopé en 238Pu, et altéré dans l’eau du COx à 70°C en présence de fer, en suivant une géométrie similaire à celle conduite sur le verre non radioactif. Les caractéristiques du verre permettent de s’intéresser à l’effet du débit de dose α. Par rapport aux témoins non radioactifs, une plus forte oxydation du fer est mise en évidence, avec principalement des précipités de goethite et de ferrihydrite, oxydes de fer au degré d’oxydation III. Cette précipitation de phases oxydées peut s’expliquer par la réaction entre H2O2 et Fe qui favoriserait l’oxydation du Fe2+ en Fe3+. Sur la base des analyses de solution et des premières observations par MEB, il semble que les épaisseurs de verre altéré soient globalement similaires en présence d’un champ d’irradiation  et dans le milieu non radioactif témoin. Néanmoins, des caractérisations complémentaires du solide devront être réalisées afin de mieux comprendre les processus limitants.