Thèse soutenue

Le folklore dansé en bas-Languedoc : la politique des Treilles de l'Ancien Régime à la cinquième République.
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Auteur / Autrice : Serge Boyer
Direction : Marie-Jeanne VernyYan Lespoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes occitanes
Date : Soutenance le 11/12/2018
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3) - Langues- Littératures- Cultures des Suds / LLACS
Jury : Président / Présidente : Nelly Blanchard
Examinateurs / Examinatrices : Xabier Itçaina
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Courouau

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le folklore dansé en Bas-Languedoc.Nombreuses sont les pratiques populaires en Bas-Languedoc qui ont marqué durablement la société occitane depuis le début du XVIe siècle. La danse traditionnelle mais aussi les musiques de ces danses, l'instrumentation elle-même ainsi que la confection et le port des costumes locaux participent à la vie quotidienne des populations languedociennes jusqu'à la toute fin du XIXe siècle. Dans un espace géographique restreint, correspondant à une zone de monoculture viticole, ces pratiques populaires artistiques jouent également un rôle de premier plan dans l'Histoire régionale et nationale : celui de témoin privilégié des grands événements politiques et sociétaux. Elles sont omniprésentes lors des fêtes locales mais aussi lors des grandes manifestations officielles et obligatoires de l’État. La longévité remarquable de ces pratiques, issues de la Renaissance, relève de leur grande adaptation aux différentes sociétés languedociennes, de leur représentativité régionale, ainsi que d'une volonté de maintenance par tous les régimes et institutions. La société languedocienne toute entière se reconnaît dans ces danses-miroir, façonnées pendant l'Ancien Régime ; elles portent régulièrement aux autorités l'assentiment ou les désaccords du peuple.Pourtant, les pratiques populaires locales n'échappent pas à des interférences culturelles multiples avec la société aristocratique, les enseignements artistiques militaires ou académiques et les diverses cultures qui traversent l'Europe dès le milieu du XIXe siècle.De plus, la fin de la société paysanne et l'avènement d'une société urbaine mettent à mal les pratiques populaires et essentiellement rurales dans la plupart des régions. En Bas-Languedoc, la survivance des principales danses régionales se soumet, dès la fin du XIXe siècle, au bon vouloir des autorités qui financent des reconstitutions onéreuses, et rémunèrent des pratiquants alors tournés vers d'autres modes sociétales.La tradition populaire devient peu à peu un folklore représenté et institutionnalisé qui répond aux mêmes règles ministérielles que l'enseignement académique des sports ou de la danse. Les premières enquêtes sur le patrimoine régional, ainsi que les travaux des premiers folkloristes permettent toutefois de reconstruire des danses locales (les branles) pratiquées pendant des siècles lors des défilés et Triomphes annuels. Les pertes sont toutefois importantes ; de nombreuses pratiques artistiques corporatives, instrumentales et poétiques disparaissent avec les tout derniers pratiquants. En Bas-Languedoc, les premiers folkloristes de l'Entre-deux-guerres parviennent à collecter in-extremis des pratiques traditionnelles qui passent en quelques années de la rue à la scène. La plupart d'entre elles perdent leur nature populaire en trouvant un public, tandis que Treilles, Chevalets et autres danses des Triomphes locaux conservent l'essentiel de leurs prérogatives sociales et politiques.Le folklore jusqu'alors vivant devient principalement une discipline d'étude ainsi qu'un loisir revivaliste, soutenu par le mouvement félibre et les institutions nationales.Quatre moments de renouveau ont bouleversé la pratique traditionnelle populaire vers une discipline folklorique puis ethnologique : la révolution industrielle et l'exode rural de la fin du XIXe siècle poussent la nouvelle société urbaine à entretenir artificiellement des pratiques qui ne sont plus enseignées par déterminisme familial. Dans les années 1930, diverses institutions nationales encouragent les pratiques traditionnelles populaires à des fins éducatives. Dans les années 1950, les folkloristes publient les premières études spécifiques ; celles-ci sont prises en charge par les ethnologues des années1970.