Thèse soutenue

Faire face ou vivre avec les catastrophes ? Capacités d'adaptation et capabilités dans les trajectoires de résilience individuelles et territoriales au sein de l'espace Caraïbe

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Auteur / Autrice : Fanny Bénitez
Direction : Nancy Meschinet de RichemondMagali Reghezza-Zitt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie et aménagement de l'espace
Date : Soutenance le 21/09/2018
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Gouvernance, risque, environnement, développement, dynamiques sociétales et gestion des territoires - Gouvernance- Risque- Environnement- Développement / GRED
Jury : Président / Présidente : Freddy Vinet
Examinateurs / Examinatrices : Nancy Meschinet de Richemond, Marie Redon, Julien Rebotier
Rapporteurs / Rapporteuses : Richard Laganier, Virginie Duvat

Résumé

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La notion de cope with souvent traduite en France par l’expression « faire face », est régulièrement utilisée pour définir et expliquer la vulnérabilité et la résilience des sociétés. L’opérationnalisation de cette notion s’accomplit grâce aux coping capacities. Les cadres internationaux de prévention et de gestion insistent sur la nécessité de développer ces capacités à l’échelle des communautés et des territoires, en préparant les individus à « faire face », afin de réduire leur vulnérabilité et les rendre résilients.Le cope with n’a pourtant jamais été clairement décrit et surtout défini dans la littérature scientifique. En partant de ce constat, cette thèse va chercher à comprendre les liens existants entre la vulnérabilité, le cope with et la résilience. Pour cela, la recherche s’appuie sur l’étude des trajectoires de résilience territoriales et individuelles dans le contexte caribéen. Trois terrains d’étude, qui ont subi chacun des crises majeures, ont été choisis : La Martinique, La Guadeloupe et Haïti. L’enquête de terrain s’est appuyée sur la collecte de récits de vie, sur des entretiens et des questionnaires, sur de l’observation participante et non participante mais aussi sur un travail d’archives.Cette thèse démontre plusieurs résultats. Premièrement, les trajectoires de résilience territoriales ne coïncident pas avec les trajectoires de résilience individuelles. La résilience du territoire n’implique pas forcément celle de ses habitants et inversement. La thèse spécifie ici les différents états que peut prendre la résilience territoriale et individuelle et revient sur les notions de crise et de catastrophe. Ensuite, le cope with peut être appréhendé grâce aux réponses que les gens mettent en œuvre face aux perturbations. Ces réponses font l’objet d’une typologie, puis sont réinterprétées grâce aux notions d’ajustement et d’adaptation, ce qui permet de revenir sur la traduction du cope with. La thèse montre enfin qu’il n’y a pas de causalité linéaire entre la mise en œuvre des coping capacities des individus, les réponses observées et la résilience. L’approche par les capabilités, développée par A. Sen, est alors appliquée au champ des risques et des catastrophes. Elle permet de montrer l’importance des choix et de la liberté individuelle, et de recontextualiser le cope with. Cette thèse propose alors de remplacer la notion de coping capacities par celle de coping capabilities, pour comprendre comment chaque individu « fait face », dans une situation précise, dans un contexte territorial précis et dans une temporalité particulière à un événement singulier.