La fiction mystériographique : émergence et dissémination d’une poétique en France, en Grèce et en Grande-Bretagne au XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Filippos Katsanos |
Direction : | Marie-Ève Thérenty, Geōrgía Gkótsī |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | LITTERATURES FRANCAISES, COMPAREES spécialité Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 15/10/2018 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 en cotutelle avec Panepistīmio Patrṓn |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Représenter inventer la réalité du romantisme au XXIe siècle (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Christophe Valtat |
Examinateurs / Examinatrices : Lise Queffélec-Dumasy, Athini Stessi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Matthieu Letourneux, Catherine Nesci |
Mots clés
Résumé
Suite au succès commercial des Mystères de Paris (1842-1843) d’Eugène Sue, les marchés littéraires de nombreux pays ont été saturés par un nombre incalculable d’ouvrages qui proposaient d’infinies variations sur le titre du romancier français. À partir d’une étude approfondie de la réception du célèbre roman de Sue et de toute la « littérature des mystères » dont il a été à l’origine en France, en Grèce et en Grande-Bretagne, cette thèse s’interroge sur la place qu’il convient d’accorder, dans l’histoire culturelle, à cette « mystériographie » compulsive qui promettait aux lecteurs de leur révéler les secrets non seulement du monde contemporain, mais aussi de l’histoire, de la science, de la politique etc. Tout en questionnant les conclusions d’une critique prolifique sur le phénomène qui en fait un genre spécifique du domaine romanesque paralittéraire, cette thèse plaide pour une approche plus globale. Pur produit d’une culture médiatique vouée à la représentation du monde, la « mystériographie » se présente comme le creuset d’un nouvel imaginaire de la lecture appelé à devenir dominant avec l’entrée progressive des pays européens, à partir des années 1860, dans la culture de masse : mêlant ancrage dans le réel et sensationnalisme outrancier, la « fiction mystériographique » semblait déjà cristalliser les poétiques qui se situaient au cœur des lectures du plus grand nombre.