Lumière et obscurité dans les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes
Auteur / Autrice : | Nadège Wolff |
Direction : | Christophe Cusset |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et Littératures anciennes |
Date : | Soutenance le 11/12/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (Lyon ; 2010-....) |
Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Boehm |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Cusset, Isabelle Boehm, Michel Briand, Nadine Le Meur-Weissman, Richard Lawrence Hunter | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Briand, Nadine Le Meur-Weissman |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose une synthèse autour des différents rôles de la lumière et de l'obscurité dans les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes. Ce sujet comporte une forte composante lexicale, qui fait l'objet d'une étude dans la première partie, où les vocabulaires de la lumière et de l'obscurité chez Apollonios sont comparés aux emplois homériques. Ce thème interroge également les catégories de l'espace et du temps dans la mesure où lumière et obscurité structurent la narration autant qu'elles la déstructurent et proposent un itinéraire placé à la croisée de la barbarie et de la civilisation, état d'entre-deux qui reflète bien les craintes de l'époque alexandrine. La dialectique de la lumière et de l'obscurité permet aussi de mettre en perspective la notion d'héroïsme placée au cœur de l'épopée : la brillance des armes homériques fait alors place à l'éclat de la séduction, arme principale de Jason dont la valeur se mesure surtout dans le domaine érotique. Ce transfert des valeurs traditionnelles de la lumière sur le plan masculin s'accompagne d'une affirmation des pouvoirs féminins en contexte nocturne. Une quatrième partie interroge enfin le statut littéraire des Argonautiques à l'aune de la dialectique entre lumière et obscurité : l'épopée au long cours dénigrée par Callimaque peut en effet être lue comme un recueil poétique de pièces autonomes et une galerie de tableaux correspondant aux canons de l'esthétique hellénistique. Le dieu Apollon, dieu de la lumière et de la poésie placé au centre de l'oeuvre d'Apollonios, se fait le porte-parole privilégié d'un auteur au nom si proche du sien et devient le destinataire d'une sorte d'hymne atomisé qui mêle célébration poétique et réflexions métapoétiques.