Thèse soutenue

Rousseau et le principe de citoyenneté. Recherche sur la nature du lien social démocratique

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Auteur / Autrice : Théophile Pénigaud de Mourgues
Direction : Michel Senellart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 21/09/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Jury : Président / Présidente : Céline Spector
Examinateurs / Examinatrices : Michel Senellart, Céline Spector, Florent Guénard, Gabriella Silvestrini, Bruno Bernardi, Charles Girard
Rapporteurs / Rapporteuses : Florent Guénard, Gabriella Silvestrini

Résumé

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Cette recherche a pour objet le lien conceptuel entre participation politique et lien social dans la théorie politique de Rousseau. Elle présente une réinterprétation de la volonté générale, considérée comme un concept descriptif avant d’être normatif, affectif avant d’être rationnel,attribuée aux membres du collectif avant de l’être à celui-ci. L’activité de la volonté générale mesure l’attachement des citoyens aux lois, dans la mesure où ils y voient le moyen de promouvoir leur propre intérêt, compte tenu du fait de la socialisation. La volonté générale des citoyens ne saurait toutefois se maintenir sans que ces derniers soient régulièrement amenés à contrôler les termes de leur association et à vérifier leur effectivité dans le cadre d’institutions spécifiques. L’exigence exorbitante de souveraineté populaire, identifiée à l’exercice direct du pouvoir législatif, est manifestement attenante à l’idéal de socialité juridique que Rousseau place au coeur de sa théorie politique. Cet idéal trouve une incarnation contrefactuelle dans les pratiques et demandes de la bourgeoisie de Genève, en particulier durant le premier tiers du XVIIIe siècle, auxquelles le Contrat Social donne un fondement théorique ex post facto. Plutôt que d’abstraire le Contrat Social de son contexte, croyant ainsi en étendre la portée, c’est de l’intérieur de celui-ci que s’éclaire son universalité. Nous montrons, en dialogue critique avec les philosophies de Rawls et de Habermas, qu’il soutient l’exigence d’une démocratie délibérative radicale.