Thèse soutenue

Problématisation de la question du Mal à partir de la Psychologie Analytique de Carl Gustav Jung

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Auteur / Autrice : Chrystel Delaigue
Direction : Jean-Jacques Wunenburger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie - Etude des Systèmes
Date : Soutenance le 18/05/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Véronique Liard
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Wunenburger, Véronique Liard, Françoise Bonardel, Christian Gaillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Liard, Jean-Marie Lardic

Mots clés

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Résumé

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Le Mal retourne de ces questions qui préoccupèrent les hommes et les préoccupent toujours. En cela, et comme au cœur de nos vies, il est familier, presque quelconque. Pourtant, ô combien nombreux furent celles et ceux qui tentèrent de lui donner sens, en essayant, au moins, de le définir. La singularité des auteurs qui s’imposèrent de l’attaquer à la racine, le foisonnement des disciplines qui envisagèrent de le délimiter pour le dépasser peut-être, n’en rendirent pour autant aucune tentative définitivement fructueuse. Le Mal semble rétif à toute limite, quand bien même celle-ci n’en aurait été qu’une esquisse. La présence récente et développée des sciences humaines pourrait-elle, dès lors, se targuer d’un progrès de compréhension, sinon de résolution lorsque le Mal se présente ? La voie psychologique deviendrait-elle une aubaine ? Incarné sous les traits d’un patient défait, parfois terrassé chez son thérapeute, le Mal aurait-il trouvé un plus redoutable concurrent que ceux qu’il affronta par d’autres chemins, philosophique ou théologique ? En l’occurrence, la psychologie des profondeurs portée par Carl Gustav Jung, ne cessa, par son auteur, de s’y confronter. Plus encore, le Maître de Zürich sembla s’enquérir coûte que coûte de cette abyssale noirceur qui gît, on ne sait où, prise entre profondeur de l’âme, du monde ou de l’être. Aveu d’une exceptionnelle érudition ou d’un cuisant débordement, les références employées par Jung pour traiter de cette épine inextricable, sont nombreuses, presque indénombrables. Néanmoins des familles de pensées se dessinent et soutiennent les interrogations du psychologue, mêlées parfois confusément aux expériences et affres personnelles. Ainsi, et à partir de cette histoire, d’abord celle d’un homme, peut se reconstituer celle des hommes, et selon ce point de vue ; celui du Mal. Surtout, cela nous oblige à considérer la nécessaire rencontre, désormais, de disciplines, qui pour s’être croisées, se sont souvent disjointes. Les arcanes de la psyché pourraient bien être des arcanes justement. Elles ne donneraient à voir que ce qui, souterrain et secret, porterait pourtant l’expression de ce qui, loin de ne conduire qu’à des sources individuelles et passées, hisserait en sus, à une forme inconsciente collective et flirtant avec un aruspice. En cela, la problématisation de la question du Mal à partir de la psychologie des profondeurs permet un éclairage sur notre monde et qui, à défaut de résoudre et de dissoudre le mal présenterait au moins l’avantage de mieux saisir les raisons pour lesquelles Carl Gustav Jung sembla si effrayé par ce qu’il qualifia ponctuellement de « Mal absolu ».