Thèse soutenue

Travailler à l’indécis. Étude littéraire et stylistique de Verlaine

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Auteur / Autrice : Solène Thomas
Direction : Jérôme Thélot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 25/05/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Bivort
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Thélot, Olivier Bivort, Michèle Monte, Solenn Dupas Pierrard, Agnès Fontvieille-Cordani
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bivort, Michèle Monte

Mots clés

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Résumé

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À partir de ses recueils les plus emblématiques (Poëmes saturniens, Fêtes galantes, Romances sans paroles), la critique a souvent fait de l’art poétique de Verlaine un art de la fadeur, du brouillage et de l’imprécision. Ce trait caractéristique de l’écriture est alors imputé à un système de perception défaillant, comme si le poète, en retrait du monde, ne percevait le réel qu’à travers le voile de la rêverie ou du souvenir. Cette thèse prend le parti opposé et propose de voir en Verlaine un être doté d’une acuité sensorielle remarquable, apte à saisir les moindres nuances du réel. L’imprécision qui émane des textes poétiques doit alors être mise au compte d’un minutieux travail de la langue. En effet les mots, suspects d’inadéquation, enclosent la singularité d’un réel infiniment riche et toujours mouvant. À charge dès lors pour le poète d’en atténuer les contours, d’en brouiller les frontières catégorielles ; l’entreprise poétique de Verlaine résulte ainsi d’un véritable travail de sape du langage commun. Du reste, cette entreprise d’atténuation se poursuit dans le corpus en prose (fictions, autobiographies, textes critiques) : Verlaine, ayant à cœur de torpiller tout ce qui pourrait ressembler à une assertion trop catégorique, multiplie les concessions, les dénégations, les hésitations. Faisant retour sur son propre dit, il donne à lire les tâtonnements d’un discours s’élaborant en suspicion du langage.