La psychiatrie française en Algérie (1890-1939) : Médecine, idéologie et politique
Auteur / Autrice : | Said Boumghar |
Direction : | Isabelle von Bueltzingsloewen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 03/04/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Hervé Guillemain |
Examinateurs / Examinatrices : Marianna Scarfone | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hervé Guillemain, Raphaëlle Branche |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Lorsque les premiers aliénés indigènes musulmans sont transférés à l’asile de Marseille à la fin des années 1840, dans la métropole, il existe déjà une élaboration théorique psychiatrique et anthropologique sur la folie dans les sociétés musulmanes, héritée des pionniers de la psychiatrie française et qui trouve sa source dans les récits de voyage de médecins voyageurs anglo-saxons et français en terre d’Islam. L’internement d’aliénés coloniaux à l’asile Montperrin d’Aix-en-Provence à partir du début des années 1850, donne lieu à des travaux publiés entre 1891 et 1911 et dont la quasi-totalité portent sur l’aliénation mentale des/chez les indigènes musulmans ainsi que sur l’assistance aux aliénés de la colonie. Le maintien d’Antoine Porot à Alger depuis son arrivée dans la colonie au cours de la Grande Guerre voit, outre la création de l’Ecole de psychiatrie d’Alger, marquée par trois articles consacrés aux indigènes musulmans dont le dernier est publié la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’émergence, après une succession répétitive d’atermoiements, de l’appareil psychiatrique, symbolisé par l’ouverture en 1933 de l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville. Cette thèse est le résultat d’une approche historique critique qui inscrit la psychiatrie, c'est-à-dire l’étude et le traitement des maladies mentales, dans les contextes sociaux, politiques, scientifiques mais aussi économiques dans laquelle celle-ci s’est développée, afin de savoir dans quelle mesure ces contextes ont déterminé ses conditions d’émergence et infléchi ses orientation pendant cette période de l’histoire de l’Algérie. Cette thèse est également basée sur une approche épistémologique, non moins critique, qui prend en compte, tout en les resituant dans ces contextes, les ruptures épistémologiques, les déplacements et les réélaborations de concepts. La mobilisation de dossiers médicaux a aussi permis outre de retracer les parcours de patients admis à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville entre 1933 et 1939, de confronter la théorie à la clinique, le discours scientifique des psychiatres de l’Ecole de psychiatrie d’Alger à leurs pratiques, afin d’établir si l’hôpital psychiatrique de Blida a été le théâtre d’un traitement différentié des populations européennes et indigènes.