Les mondes de l'action théâtrale : une comparaison dans les quartiers populaires en France et en Italie
Auteur / Autrice : | Francesca Quercia |
Direction : | Lilian Mathieu, Camille Hamidi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance le 07/12/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Dubois |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Bacqué | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Matthieu Hély, Jean-Louis Briquet |
Résumé
Depuis une trentaine d’années, avec la redéfinition des politiques culturelles et de la ville, les artistes se voient assigner des missions sociales : renforcer le lien social, contribuer au décloisonnement des quartiers et à l’intégration sociale des « exclus ». Dans ce contexte, de nombreuses associations de théâtre ont investi les quartiers populaires européens, en proposant des projets comportant la « participation » des « habitants ». Des nouveaux mondes sociaux semblent ainsi se dessiner dans ces territoires, se situant au croisement de différents univers : le champ du théâtre professionnel, le champ politique, l’espace des mouvements sociaux et celui de l’animation socio-culturelle.Basée sur une enquête ethnographique dans deux quartiers en France et en Italie, cette thèse analyse l’émergence et les évolutions de ces nouveaux univers, que nous désignons sous le terme de « mondes de l’action théâtrale ». D’une part, elle s’intéresse à l’élaboration des politiques de soutien à l’action théâtrale dans les quartiers et au rôle social qui est assigné aux intervenants artistiques dans ces territoires. D’autre part, elle analyse les effets de ces politiques sur lesassociations de théâtre, acteurs intermédiaires entre les pouvoirs publics et les habitants. Elle s’intéresse donc à la façon dont les metteurs en scène endossent leur rôle d’intervenants dans les quartiers, en l’ajustant à un ensemble d’aspirations et dispositions dont ils sont porteurs. Enfin, cette thèse interroge les effets de l’action théâtrale sur les « habitants » qui y participent. Les projets mis en œuvre finissent par véhiculer des représentations misérabilistes des classes populaires, ce qui constitue un obstacle aux missions d’empowerment qu’ils affichent.