Thèse soutenue

Curriculum, composition sociale du public scolaire et violence symbolique : étude comparative des collégiens français et belges en éducation physique et sportive

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Raffi Nakas
Direction : Gilles CombazÉric Dugas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 06/11/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Ghislain Carlier
Examinateurs / Examinatrices : Émilie Boujut
Rapporteurs / Rapporteuses : Régis Malet, Sigolène Couchot-Schiex

Résumé

FR  |  
EN

Dans la deuxième moitié du 20è siècle, des travaux entrepris dans le champ de la sociologie du curriculum par des chercheurs anglo-saxons puis européens ont permis d’interroger la légitimité des savoirs curriculaires, en particulier leur caractère socialement construit. Certaines études ont alors fait émerger qu’il existait des variations de contenus d’enseignement en fonction de la composition sociale du public scolaire. Autrement dit, ces recherches ont appréhendé les effets inégalitaires des sélections curriculaires en mettant en évidence une hiérarchisation des savoirs par une hiérarchisation des élèves. La présente recherche se propose d’étudier les processus de fabrication des inégalités par et dans l’école au sein des cours d’éducation physique et sportive (EPS). En prenant appui sur des collégiens d’établissements socialement contrastés en France et en Belgique francophone, nous avons tenté de révéler qu’au cœur des cours d’EPS, l’école maintenait un rôle de tri social, propice à l’arbitraire culturel et à la violence symbolique. En premier lieu, les observations ethnographiques ainsi que les entretiens semi-directifs ont indiqué qu’au travers des choix curriculaires et de la structuration interne de la discipline, les enseignants pouvaient renforcer, voire aggraver, les inégalités scolaires entre les élèves et avoir un impact sur le bien-être de ces derniers. C’est ce qu’a d’ailleurs corroboré le questionnaire lié à la procédure de Condorcet (comparaison par paires) au sein de laquelle les résultats ont dévoilé que des modalités de pratique parmi les plus utilisées en EPS – la performance et la démonstration – étaient ressenties comme les plus stressantes par les élèves. En second lieu, après avoir identifié à l’aide du questionnaire sociométrique que les regroupements choisis par les élèves en EPS poursuivaient une logique d’endogamie sociologique, nous avons mené plusieurs expérimentations dont certaines ont pris appui sur la théorie des jeux pour observer qu’in vivo, les choix institutionnels étaient vecteurs de stress, mal-être et violence pour certains élèves.