Les parcours homosexuels et les styles de conjugalité chez les lesbiennes vivant en couple
Auteur / Autrice : | Céline Costechareire |
Direction : | Jean-Hugues Déchaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Socio anthroplogie |
Date : | Soutenance le 15/01/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) |
Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marianne Modak |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Hugues Déchaux, Marianne Modak, Agnès Fine, Emmanuelle Santelli | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christophe Giraud, Agnès Fine |
Mots clés
Résumé
Cette recherche doctorale se consacre à l’homosexualité féminine et s’attarde sur les manières dont elle peut être vécue d’un milieu social à un autre. En France, de nos jours, à l’exception de quelques travaux, les travaux consacrés à l’homosexualité féminine apparaissent encore peu nombreux. À la croisée de la sociologie de l’homosexualité et de la sociologie de la famille, cette recherche s’intéresse ainsi à un objet d’étude encore mal connu. Les résultats rapportés dans cette recherche ont, en outre, pour originalité d’appréhender le vécu de l’homosexualité en termes d’appartenance sociale. Cette recherche se décompose en deux temps. La première partie s’intéresse à la pluralité des manières de vivre l’homosexualité observée entre les lesbiennes et qui, à l’échelle de l’individu, jalonne un « parcours homosexuel ». Le parcours est entendu comme un cheminement par lequel l’individu va découvrir et expérimenter ses préférences sexuelles, puis se construire et se positionner à l’égard de l’homosexualité. Il se décline en différents processus et invite à saisir l’affirmation des orientations homosexuelles par le biais d’une succession d’étapes. À cet égard, les analyses révèleront combien il apparaît important d’appréhender la place qu’occupe l’homosexualité dans la définition de soi, la conjugalité et les sociabilités au fil du parcours et de l’affirmation des préférences sexuelles. Evoluant dans le temps, cette place apparaît étroitement corrélée à la propension à la stigmatisation et à l’intériorisation du stigmate, deux éléments qui varient d’un milieu social à un autre. Cette recherche s’intéresse, par ailleurs, aux correspondances qui s’établissent entre les parcours homosexuels et les styles de conjugalité, entre les manières de vivre l’homosexualité et les manières de « faire couple ». L’analyse s’applique à dégager les différentes étapes du parcours menant à la stabilité conjugale et à pointer, en ce sens, l’interdépendance qui se noue entre la conjugalité et les parcours homosexuels. Il apparaît important d’appréhender les manières de faire couple et les manières de vivre l’homosexualité dans une même dynamique. La conjugalité est, par ailleurs, en partie étudiée par le biais de sa dimension matérielle. En s’intéressant à des couples lesbiens cohabitant, l’observation s’attarde, en effet, sur la pluralité des formes de conjugalité qui s’édifient au sein de l’habitat. Les investigations portent sur les formes de conjugalité contemporaines et sur le rôle d’acteur qu’endosse chaque conjoint dans l’élaboration de sa relation. De nos jours, la prise de distance à l’égard des formes de conjugalité traditionnelle - certes relative d’un milieu social à un autre - invite les partenaires à inventer leur relation, à prendre une part active dans la construction de leur union. La recherche s’ancre dans la nouveauté de ces phénomènes observés.