Thèse soutenue

Suivi prospectif d’une cohorte de femmes enceintes chroniquement infectées par le virus de l’hépatite B (VHB) et de leurs enfants en RDP Laos

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Auteur / Autrice : Vatthanaphone Latthaphasavang
Direction : Philippe VanhemsPaul DenyGonzague Jourdain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie clinique
Date : Soutenance le 19/12/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre International de Recherche en Infectiologie (Lyon ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Sogni
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Vanhems, Sophie Matheron, Christian Trépo, Philippe Van De Perre
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Sogni, Anne Gallay

Mots clés

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Résumé

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Contexte : Environ 257 millions de personnes dans le monde sont infectées de manière chronique par le virus de l'hépatite B (VHB). La transmission mère-enfant représente la majorité des nouveaux porteurs chroniques du VHB, en particulier en Asie. Le VHB peut être transmis in utero, lors de l'accouchement ou pendant la petite enfance voire plus tard. Environ 80 à 90% des nourrissons infectés à la naissance développent une infection chronique par le VHB avec le risque élevé de développer de graves complications, notamment une fibrose du foie, une cirrhose, un carcinome hépatocellulaire jusqu’à un décès lié au foie à l’âge adulte. Nous avons évalué la proportion des enfants immunisés avec succès dans deux grands hôpitaux de Vientiane, en République démocratique populaire lao, où l’immunoglobuline HB (HBIg) n’est pas disponible. Méthodes : Nous avons étudié une cohorte prospective de femmes enceintes infectées par le VHB et de leurs enfants jusqu'à six mois après la naissance de janvier 2015 à mars 2017. Tous les nourrissons ont reçu le vaccin anti-HB à la naissance et six, 10 et 14 semaines après la naissance. Le statut d’infection par le VHB chez l’enfant a été évalué à l’âge de 6 mois. Le séquençage du gène de surface du VHB a été effectué chez des couples mère-enfant infectés. Résultats : Sur 153 mères ayant été dépistées positives pour l'antigène de surface HB (AgHBs), 60 (39%) avaient l'antigène HBe (AgHBe) positif. Les femmes enceintes ayant AgHBe-positif étaient plus jeunes que les femmes ayant d’AgHBe négatif ((âge médian 26 versus 28 ans; p = 0,02). et avaient une charge virale du VHB significativement plus élevée à l'accouchement (médiane 8,0 versus 4,0 log10 UI / mL, p <0,001). Au total, 141 nouveau-nés, dont une paire de jumeaux, sont nés pendant l'étude. Parmi les 112 nouveau-nés pour lesquels l’information concernant le délai entre la naissance et l’heure d’administration du vaccin contre le VHB était disponible, 110 (98%) ont reçu le vaccin dans les 24 heures suivant la naissance. Le délai médian entre la naissance et l'administration du vaccin était de 6 heures (EI 3 à 13), avec 95 (72%) dans les 12 heures suivant la naissance. Un nouveau-né a reçu le vaccin 26 heures après la naissance car le vaccin n'était pas disponible dans la salle d'accouchement et un autre nouveau-né a reçu le vaccin 3 jours après la naissance car, en raison d'une détresse respiratoire sévère à la naissance, le vaccin a été considéré comme contre-indiqué. Parmi les 120 enfants évalués à l'âge de 6 mois, 5 (4%) étaient positifs pour AgHBs et présentaient une charge virale détectable pour le VHB par réaction en chaîne avec une polymérase. Tous sont nés de mères ayant l’AgHBe positif et une charge virale> 8,5 log10 UI / mL. Cependant, seulement quatre enfants (3,3%, IC à 95%, 0,5% à 7,0%) avaient une souche virale étroitement apparentée à celle de leur mère. Des mutations du gène de surface du VHB (G145G/R, G145G/A, M133T, M133I) ont été détectées chez 4 des 5 enfants infectés. Le taux d'anticorps anti-HBs était supérieur à 10 UI / L chez 105 nourrissons (88%) à l'âge de 6 mois. Conclusions : La transmission de la mère à l'enfant s'est produite moins souvent que ce que nous avions prévu en absence de l'utilisation de HBIg. L’ajout d’une prophylaxie par HBIg et / ou antivirale maternelle aurait pu prévenir certaines de ces infections. L'observation du taux d'anticorps anti-HBs non satisfait chez 9% des enfants non infectés à 6 mois souligne la nécessité d'améliorer les procédures d'immunisation universelles