Thèse soutenue

Transferts culturels et gastronomie : les relations entre la France et le Maroc de la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours

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Auteur / Autrice : Marie Caquel
Direction : Didier Francfort
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 12/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les cultures et les littératures européennes (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Catherine Wihtol de Wenden
Examinateurs / Examinatrices : Didier Francfort, Françoise Hache-Bissette, Stéphane de Tapia, Laurence Denooz, Denis Saillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Hache-Bissette, Stéphane de Tapia

Résumé

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À l’heure où les débats politiques se cristallisent autour du multiculturalisme, de la peur de la mondialisation et des récentes arrivées de migrants, ceci dans une Europe qui développe un repli sur soi, il semble important de redonner une profondeur historique aux échanges de toutes sortes entre les différentes rives de la Méditerranée. La cuisine en tant qu’objet d’analyse montre comment différents pays ont pu s’influencer mutuellement culturellement au point qu’il est difficile aujourd’hui de déterminer exactement l’origine d’une recette. Cependant, il existe toujours des résistances à certains traits culturels de l’Autre et ceci se voit à travers les habitudes alimentaires. Ce travail de recherche étudie les relations gastronomiques entre la France et le Maroc en utilisant le paradigme du transfert culturel. Il montre comment un aliment ou une recette passe ou non les frontières (culturelles et géographiques) et pourquoi. Pour cela, trois contextes ont été définis. La colonisation provoque une des grandes « rencontres » ayant marqué les deux sociétés jusqu’à aujourd’hui. L’alimentation est en effet au cœur des rapports de pouvoir en contexte colonial. Le deuxième facteur de la « rencontre » entre ces deux sociétés est le phénomène migratoire. Après avoir déterminé ses propres stratégies pour se nourrir lui-même en tant qu’individu, le migrant a un rôle dans les transferts culturels gastronomiques entre son pays et la France, notamment lorsque l’on sait que le secteur de l’alimentation est choisi par beaucoup de migrants marocains pour s’installer en France. Le migrant a un rôle d’innovateur en matière gastronomique pendant que l’on voit aussi évoluer les pratiques des sociétés française et européenne au regard de cette migration. En somme, à travers les pratiques alimentaires, les notions d’intégration, d’assimilation et d’acculturation sont réinterrogées. La recherche se termine enfin par une vision d’ensemble qui est celle de la mondialisation et de la volonté politique du Maroc d’utiliser ses ressources d’ordre gastronomique pour se placer sur la scène internationale.