Jardin de l’Empire et clef de la monarchie universelle : l’Italie au cœur du projet de Mercurino Gattinara
Auteur / Autrice : | Quentin Jouaville |
Direction : | Frédéric Meyer, Alain Marchandisse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 16/11/2018 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine en cotutelle avec Université de Liège |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Brian |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Meyer, Alain Marchandisse, Juan Carlos D'Amico, Monique Weis, Jonathan Dumont | |
Rapporteur / Rapporteuse : Juan Carlos D'Amico, Monique Weis |
Mots clés
Résumé
Mercurino Arborio di Gattinara (1465-1530) est un homme d’État et cardinal piémontais du début du XVIe siècle. Entré au service de Marguerite d’Autriche, duchesse de Savoie, puis de son père, l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg, il est dès lors fidèle à cette famille qu’il sert en tant que juriste, conseiller et diplomate. En 1518, il devient le grand chancelier de tous les territoires que Charles Quint a réunis sous son autorité. Chargé par conséquent d’administrer un empire européen, mosaïque de royaumes et principautés morcelés, Gattinara nourrit son action en élaborant l’idée d’une monarchie universelle, directement inspirée de l’Empire romain, dont le Habsbourg serait le monarque unique, le pasteur chargé par Dieu de garantir la paix en Europe et de défendre la république chrétienne. En son cœur, l’Italie, ce « jardin de l’Empire ». Alors, mythe ou réalité ? Simple rhétorique ou véritable politique ? Ce travail entend montrer deux choses. D’une part que l’Empire n’est pas seulement un fantôme qui ressurgit avec l’avènement de Charles Quint, mais qu’il est encore profondément ancré dans les réalités italiennes et que Gattinara a pu s’appuyer sur les ressorts qu’il offrait pour mettre en place sa politique. D’autre part que la monarchie universelle du chancelier n’est pas seulement pure rhétorique, destinée à fournir à l’empire du Habsbourg une propagande et une idéologie commune, mais qu’elle devait également s’accomplir car elle faisait partie d’un schéma divin bien plus large. Le projet de Gattinara n’a en effet pas pour cadre uniquement l’empire de Charles Quint, il prend place dans la conception d’une histoire et d’une vision du monde ordonnée par Dieu et dans laquelle chacun est destiné à tenir le rôle qui lui a été confié.