Thèse soutenue

La mobilité active et durable : quand la psychologie et la géographie se combinent pour mieux la comprendre et la promouvoir

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Auteur / Autrice : Claudia Teran Escobar
Direction : Aïna Chalabaev
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 04/02/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Sport et environnement social (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Olivier Desrichard
Examinateurs / Examinatrices : Basile Chaix, Aïna Chalabaev, Thomas Buhler, Paquito Bernard
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Desrichard, Basile Chaix

Mots clés

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Résumé

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La voiture est le mode de transport le plus utilisé pour les déplacements quotidiens (63 % des déplacements quotidiens en France se font en voiture). Néanmoins, l’usage fréquent de la voiture est source importante d’inactivité physique et est associé à une majeure émission des polluants de l’air et de gaz à effet de serre. Inversement, l’usage quotidien de la mobilité active et durable (le vélo, la marche à pied, les transports en commun et le covoiturage) est associé à une majeure activité physique, à une moindre émission de polluants de l’air et à une moindre empreinte carbonique. C’est pour ces raisons qu’une diversité des mesures a été mise en place pour réduire l’usage de la voiture et augmenter l’usage de la mobilité active et durable : des leviers durs ciblant le changement du contexte géographique et économique des individus et des leviers doux ciblant le changement des facteurs principalement psychologiques comme l’intention ou l’attitude vis-à-vis de la mobilité active. La mise en place de ces mesures implique une connaissance approfondie des facteurs influençant la mobilité active et durable. Or, seulement quelques études semblent avoir mobilisé plus d’un cadre disciplinaire pour étudier la mobilité. Par ailleurs, les leviers mis en place dans le passé présentent des limites méthodologiques et théoriques : peu d’études ayant mobilisé des cadres méthodologiques robustes, peu d’études ayant suivi le changement de mobilité au-delà de 6 mois de l’étude, peu d’études mentionnant les théories mobilisées lors du choix des leviers. La question centrale de ce travail doctoral était de mieux comprendre les facteurs associés à la mobilité active et durable afin de proposer un protocole d’étude de changement des comportements de mobilité (vers une mobilité plus active et plus durable) fondée sur les théories scientifiques. Pour cela, cette thèse a combiné des approches psychologiques et géographiques et une diversité de méthodologies (des enquêtes, des entretiens individuels, des focus groups, une étude pilote). Les principaux résultats de ce travail doctoral indiquent que (a) la mobilité active et durable est indépendamment associée à des facteurs géographiques, à des facteurs sociodémographiques et à des facteurs psychologiques, (b) l’association entre certains facteurs géographiques et certains facteurs sociodémographiques et la mobilité active et durable peut être modérée par certains facteurs psychologiques, (c) l’étude ciblant le changement de mobilité (une étude contrôlée randomisée proposant six mois d’accès au transport, des conseils de mobilité personnalisés et des techniques motivationnelles comme la fixation d’objectifs et l’élaboration d’un plan d’action) est réalisable et fidèle lorsqu’elle est implémentée sur le terrain, (d) la formation proposée à l’équipe responsable de l’implémentation de l’étude semble être efficace pour augmenter leur efficacité de soi vis-à-vis de l’implémentation de l’étude et leurs connaissances dans le domaine de la mobilité et de la pollution de l’air. Les résultats de ce travail doctoral soulignent le besoin de combiner des approches interdisciplinaires afin de mieux comprendre la mobilité active et durable et afin de mieux la promouvoir.