Risque systémique, valeur de la franchise bancaire, structure de capital et complexité dans les pays developpés
Auteur / Autrice : | Yassine Bakkar |
Direction : | Amine Tarazi, Clovis Rugemintwari |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences economiques |
Date : | Soutenance le 15/01/2018 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Société, Territoires, Sciences Économiques et de Gestion (Limoges ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Analyse et de Prospective Economiques |
Jury : | Président / Présidente : Alain Sauviat |
Examinateurs / Examinatrices : Amine Tarazi, Alain Sauviat | |
Rapporteurs / Rapporteuses : John Ogilvie Stephen Wilson, Olivier De Jonghe |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a pour objectif de prendre part à la réflexion sur le risque systémique et ses conséquences négatives sur l’économie réelle, et au débat sur la mise en place d’une règlementation macro-prudentielle (effets systémiques) efficace pour l’industrie bancaire en visant la stabilité financière. Pour cela, ce travail contribue à la littérature existante à travers plusieurs aspects. Dans le premier chapitre de cette thèse, sur un échantillon de banques de l’OCDE, nous étudions la manière dont la valeur de la franchise affecte le risque bancaire avant, pendant et après la crise financière mondiale de 2007–2008, en utilisant des mesures de risque individuelles et systémiques. Nous réétudions l’hypothèse de la valeur de la franchise bancaire et son rôle disciplinant au regard de la prise de risque et de l’expansion au risque systémique avant, pendant et après la crise financière. Nous montrons qu’avant la crise, la valeur de la franchise bancaire impacte positivement la prise de risque et le risque systémique non seulement des très grandes banques dites “too-big-too-fail” mais aussi des grandes banques européennes et américaines. Cependant, nos résultats montrent que pendant et après la crise, cet effet s’inverse. En considérant la période d’avant crise, nous allons plus loin dans nos investigations sur la relation entre la valeur de la franchise d’une part et la prise de risque et l’exposition au risque systémique d’autre part, en prenant en compte les effets des différences entre les cultures de prise de risque, la taille des banques et les stratégies bancaires. Le deuxième chapitre analyse la dynamique de la structure du capital des banques en fonction de leur niveau de capital interne ciblé et/ou externe imposé. Plus précisément, il examine plusieurs caractéristiques. (i) si les frictions du marché et les coûts d’ajustement du capital sont plus considérables lorsqu’il s’agit d’ajuster les ratios de fonds propres réglementaires par rapport à un ratio de levier simple. (ii) les mécanismes d’ajustement utilisés par les banques pour ajuster leur ratio de capital. (iii) comment la vitesse d’ajustement et les mécanismes d’ajustement diffèrent entre les grandes banques systémiques et complexes d’une part, et les banques moins systémiques d’autre part. Les résultats suggèrent que les banques sont plus flexibles et plus rapides dans l’ajustement de leur ratio de levier que dans l’ajustement de leurs ratios de capital réglementaire. Tandis que les banques d’importance systémique (SIFI) sont moins réactives que les autres banques dans l’ajustement de leur ratio de levier cible, elles sont néanmoins plus rapides à atteindre leurs ratios réglementaires cibles. D’autres investigations montrent que les SIFIs pourraient être plus réticentes à modifier leur base de capital en émettant ou en rachetant des actions et préfèrent une réduction plus importante ou une expansion plus rapide de leur taille. Dans le dernier chapitre, nous analysons comment la structure organisationnelle internationale et l’expansion géographique de 105 banques européennes cotées qui ont des filiales à travers le monde, pourrait affecter leur importance systémique au cours de la période 2005–2013. Nous examinons également comment le pic de la crise financière mondiale de 2008–2009 et l’ampleur de la crise de la dette souveraine européenne de 2010–2011 pourraient avoir affecté ces relations. Nous montrons que l’internationalisation et la complexité organisationnelle sont des facteurs importants du risque systémique bancaire, en particulier pendant les années de stress financier 2008–2013.