Thèse soutenue

Internationalisation des Banques et Réglementation : Stratégies Organisationnelles, Performance Bancaire et Risque Systémique

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Auteur / Autrice : Annick Pamen Nyola
Direction : Alain SauviatAmine Tarazi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 15/01/2018
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Société, Territoires, Sciences Économiques et de Gestion (Limoges ; 2018-2022)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Analyse et de Prospective Economiques
Jury : Président / Présidente : Laetitia Lepetit
Examinateurs / Examinatrices : Alain Sauviat, Amine Tarazi, Laetitia Lepetit
Rapporteurs / Rapporteuses : Clas Wihlborg, John Ogilvie Stephen Wilson

Résumé

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Cette thèse examine les déterminants de la présence des banques à l’étranger et de leur mode d’implantation (succursales ou filiales) ainsi que les effets de leurs stratégies d’internationalisation sur leurs performances et sur le risque systémique. Elle est composée de trois essais empiriques sur l’internationalisation des banques européennes. Le chapitre 1 étudie si le niveau de développement des pays d’accueil et la maturité de leur système financier conditionnent l’impact de la réglementation bancaire sur les choix de localisation et de mode d’implantation à l’étranger, sous une forme exclusive de succursales ou de filiales ou selon un modèle mixte associant les deux formes. Les résultats indiquent sur la période 2011–2013 que les banques européennes choisissent d’être présentes plutôt dans les pays à hauts revenus qui ont des conditions strictes d’entrée et d'activités mais une supervision plus souple où elles s’implantent davantage sous forme de filiales. En revanche, elles privilégient les pays à revenus intermédiaires dont les autorités de supervision sont strictes mais ne restreignent pas les activités bancaires. Elles préfèrent également une présence avec des succursales dans les pays à bas revenus dont la réglementation est rigoureuse. Enfin, bien qu’une réglementation du capital plus sévère dissuade l’internationalisation des banques, toute implantation à l’étranger se fait néanmoins sous forme de succursales. Le chapitre 2 analyse comment la complexité organisationnelle et géographique des banques à l’étranger affecte le risque bancaire et la rentabilité de la banque-mère. Les résultats montrent que les banques présentes dans plus de pays prennent moins de risque, ont une plus faible probabilité de défaut, un plus faible risque de levier ainsi qu’une rentabilité plus faible. Il apparait également que les banques les plus complexes qui opèrent à la fois sous forme de filiales et de succursales dans plusieurs régions du monde sont, à l’exception du risque de l’actif, en moyenne moins risquées que celles qui s’installent uniquement sous forme de succursales. Le chapitre 3 considère la solidité de l’ensemble du système bancaire et teste si la présence des banques à l'étranger par le biais de filiales affecte le risque systémique différemment en temps normal (2005–2007), en temps de crise financière et de crise de la dette souveraine européenne (2008–2011) et au cours des années suivantes (2012–2013). L’analyse montre que la détention de filiales étrangères est associée en temps normal à un moindre risque systémique mais que lorsque le système bancaire fait face à des chocs sévères, l’effet est négatif, persistant et s’accroit durant les années d’après crises. Ces résultats suggèrent que l'internationalisation des banques contribue habituellement à une plus grande stabilité financière mais qu’elle amplifie l’impact systémique des crises.