Thèse soutenue

N-glycosylation du fragment Fc : impact sur les fonctions effectrices des anticorps et sur leur pathogénicité dans l'auto-immunité du système nerveux central

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Auteur / Autrice : Mathilde Bas
Direction : Lennart Mars
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cancérologie, génétique, hématologie, immunologie
Date : Soutenance le 20/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lille Inflammation Research International Center (Lille)

Résumé

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Le fragment cristallisable (Fc) des immunoglobulines G (IgG) est déterminant pour leurs fonctions effectrices via sa liaison aux récepteurs au Fc (FcRs) et aux protéines du complément. La N-glycosylation portée par l’asparagine 297 (N297) du Fc impacte l’affinité de cette interaction Fc-FcRs et favorise l’engagement de FcRs aux fonctions distinctes. L’objectif de cette étude était de déterminer l’impact de la N-glycosylation du Fc sur les fonctions effectrices des anticorps et sur leur pathogénicité dans l’auto-immunité du système nerveux central (SNC).La longévité des anticorps dans la circulation sanguine dépend essentiellement de leur liaison au récepteur néonatal (FcRn) qui prévient leur dégradation. La N-glycosylation du Fc n’est généralement pas considérée comme impactant cette longévité. Cependant, nos résultats démontrent que la sialylation du Fc des anticorps est responsable d’une augmentation de leur persistance dans le sérum. Cette sialylation est permise par une mutation du Fc, une délétion d’un résidu glutamate proche de N297 dans la séquence de l’IgG1 humaine. Cet anticorps délété sialylé est également caractérisé par une perte de ses fonctions effectrices in vitro par diminution de sa liaison aux FcRs pro-inflammatoires et au complément.Nous avons étudié l’impact de la N-glycosylation du Fc sur la pathogénicité des auto-anticorps dirigés contre la myéline et qui peuvent être retrouvés dans la sclérose en plaques et la neuromyélite optique. Nous avons cloné un anticorps monoclonal pathogénique spécifique de MOG (Myelin oligodendrocyte glycoprotein) et généré des glycovariants de cette IgG1 murine par ingénierie du Fc et/ou production dans différentes lignées cellulaires. L’évaluation de leur pathogénicité dans des modèles murins d’EAE (Experimental auto-immune encephalomyelitis) a permis l’identification de variants notables. Tout d’abord, l’anticorps anti-MOG produit dans une lignée cellulaire permettant une faible fucosylation présente une pathogénicité augmentée dans l’EAE. Ensuite, l’introduction de mutations d’acides aminés spécifiques dans le Fc de l’anticorps anti-MOG, connues pour impacter la N-glycosylation, conduit à une perte de sa pathogénicité et même à une réduction de la sévérité de l’EAE induite. Une telle différence de pathogénicité entre les variants pourrait s’expliquer par des profils de liaison aux FcRs distincts.Cette étude démontre le rôle majeur de la N-glycosylation du Fc, capable de dicter la pathogénicité de la réponse anticorps dirigée contre la myéline dans les maladies auto-immunes du SNC.